Voilà un article que je voulais publier depuis un bon moment : des films sur Boston, ou qui se passent à Boston. Pour les puristes, certains se passent en vrai à Cambridge, à côté de Boston – où se trouvent les universités du MIT et d’Harvard, mais bon, vu du reste du monde, c’est à peu près la même chose.
J’adore regarder des films (ou lire !) sur un endroit, ça « l’habite » différemment, lui crée une sorte de mythologie. Alors qu’apprend-t-on sur Boston en regardant tous ces films ? Que les Bostonients sont snobs et intellos… mais aussi qu’il y a beaucoup d’immigrés vivants dans les quartiers sensibles de la ville, des gangsters mafieux ou des flics pourris. En fait, on voit surtout qu’à Boston, il fait très froid l’hiver et que les Bostoniens ont un accent parfois dur-dur à comprendre…
Black Mass,
de Scott Cooper (2015)
Johnny Depp interprète le chef du gang irlandais qui sévissait dans le South Boston, indic du FBI dès 1975. Ce malfrat notoire est resté en cavale pendant 15 ans avant d’être rattrapé en 2011, et jugé coupable de nombreux crimes violents. Dans le film, Johnny Depp est glaçant, avec ses yeux bleus et son air de méchant qui tue comme il respire.
Un film violent et froid, dans un Boston contemporain, très différent de celui qu’on connait aujourd’hui. Le détail qui m’a surpris : il ne neige jamais dans le film, et il fait bon à la Saint Patrick.
Gone Baby Gone,
de Ben Affleck (2007)
L’histoire d’un détective privé (Casey Affleck, le frère de Ben) et sa compagne, qui enquêtent sur la disparition de la petite fille d’une mère alcoolique qui vit dans South Boston – le quartier irlandais de la ville. L’histoire s’inspire du roman de Dennis Lehanne ; je n’ai rien lu de ce Bostonien pure souche, mais trois de ces romans ont été adaptés en films. Dans le film, on voit beaucoup de gueules cassées du South Boston, on voit aussi les carrières de Quincy (un réservoir d’eau), le cimetière du Mount Auburn, de la campagne de Nouvelle Angleterre…
Mystic River,
de Clint Eastwood (2003)
Si vous cherchez un bon film pour déprimer, Mystic River est parfait dans son genre. L’histoire se passe là encore dans South Boston – on voit même la fameuse parade de la Saint Patrick qui a lieu tous les 17 mars, elle raconte la vie de trois copains d’enfance – dont l’un s’est fait enlevé et maltraité quand il était jeune. Devenus adultes, ils se retrouvent confrontés à l’enlèvement de la fille de l’un d’entre eux.
Les infiltrés,
de Martin Scorsese (2006)
Deux jeunes ont grandi dans le quartier de South Boston (toujours le même quartier), ils deviennent flics mais chacun mène à sa façon une double-vie : l’un devient agent double (Matt Damon), et travaille aussi pour le compte d’un bandit de la pègre irlandaise (Jack Nicholson), tandis que l’autre (Leonardo di Caprio) devient une taupe pour le compte de la police. Ce film est un remake d’un film hong kongais de 2002. Je n’ai pas vu la version originale, mais la mafia irlandaise, les rades, les amitiés louches de jeunesse s’adaptent très bien au Southie – South Boston. On voit beaucoup Boston dans le film : le dôme doré et brillant de la State House de Boston, les petites rues de South Boston, et la mairie de Boston – bâtiment assez hideux quoique chef d’oeuvre en son genre, qui est sublimé sur grand écran.
Shutter Island,
de Martin Scorsese (2010)
Encore une adaptation d’un roman de Dennis Lehanne. Il y a tout un chapelet d’îles dans le port de Boston – on peut d’ailleurs se promener sur certaines d’entre elles pendant l’été : Shutter Island n’existe pas, mais l’auteur s’est inspiré d’une des îles de Boston, Long Island. Après la guerre de Sécession, sur cette île à l’accès limité, un hotel a été construit, où des activités illicites avaient lieu (notamment des combats de boxe à mains nues), puis la ville de Boston a acheté l’île et a installé un hôpital psychiatrique et un hospice.
Résultat : île, ambiance « spooky » (= lugubre), hôpital psychiatrique, enquête policière = un film noir intrigant.
Will Hunting,
de Gus Van Sant (1997)
L’histoire de Will (Matt Damon), qui est à la fois génie des maths mais qui fait le ménage au MIT (le Massachusetts Institute of Technology, classé parmi les 10 meilleures universités des Etats-Unis) et en plus, c’est un bad boy des quartiers sud de Boston, qui passe son temps à traîner avec ses copains (dont Ben Affleck). Un prof repère son don pour les mathématiques, le sauve de la prison à condition qu’il consulte un psy – joué par Robin Williams. On voit pas mal d’endroits de Boston dans le film, notamment la scène de l’affiche du film : une scène émouvante où Robin Williams et Matt Damon ont leur première conversation sincère, dans le Public Garden, face à l’étang des cygnes.
The Fighter,
de David O. Russell (2010)
C’est un film basé sur l’histoire du boxeur américain Micky Ward, qui ne se passe pas à Boston, mais à Lowell (au nord de Boston, une ancienne ville ouvrière textile du 19è siècle). C’est un bon film de boxe sous fond de peinture sociale du milieu ouvrier. Les acteurs sont top, c’est plutôt gris, on ne comprend rien aux accents quand ils parlent.
The Social Network,
de David Fincher (2010)
Ce film ne m’a pas spécialement emballé : c’est l’histoire de Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook. Plutôt que de me contenter de lire la page Wikipedia sur l’histoire du créateur de Facebook, regarder ce film m’a semblé une version plus plaisante et animée.
Las Vegas 21,
de Robert Luketic (2008)
Beaucoup d’images de Boston et de Cambridge dès le début du film : on suit un étudiant en vélo qui se rend à un entretien pour obtenir une bourse d’études à la prestigieuse Ecole de médecine d’Harvard. Le jeune Ben n’a pas d’argent, et ça le bloque pour réaliser son rêve. Il intègre une équipe secrète d’étudiants doués en maths du MIT – là où il étudie – pour apprendre à jouer au Black Jack en comptant les cartes. Il est entraîné par son prof, Kevin Spacey (après House of Cards, c’est étrange de le revoir comme ça). Il est aussi question de Vegas (hello ! c’est le titre du film !), et une comparaison improbable a lieu entre les deux villes – l’une froide et sérieuse, et l’autre exubérante et où l’on « se perd ». Le film est un divertissement assez convenu, parait-il tiré d’une histoire vraie.
Ted,
de Seth Mc Fairlane (2012)
Ça commence comme un conte de Noël, John n’a pas d’amis, reçoit un gros ourson en peluche – Ted – pour Noël, et souhaite que son gros ours prenne vie. Le miracle de Noël a lieu ! L’ours devient « vivant ». Malgré la grosse voix off et l’apparence de conte de Noël, le film se veut tout de suite ironique et décalé, et à mesure que John grandit – il a 35 ans quand le film commence, Ted est toujours son meilleur ami, avec qui il boit des coups et fait la fête. Les références à Boston sont nombreuses – Tom Brady, l’accent en « ahh » des bostoniens, les Bruins, les Celtics ; on voit un bref passage par l’aquarium de Boston, les cygnes du Public Garden, des vues sur le downtown de nuit, et même Fenway Park… Un film marrant et sympathique, dans le genre beauferie.
The Town,
de Ben Affleck (2010)
Je n’ai pas vu ce film ! J’en parle quand même car lors d’une de mes visites guidées on m’en a parlé, alors il est sur ma liste de choses à voir, quoique ça a l’air super violent : c’est un film sur les braquages. Ben Affleck joue dans le film, et il l’a même réalisé. Même s’il est né en Californie, Ben et son frère Casey ont grandi à Boston, et c’est en grande partie pour cette raison qu’on les retrouve plusieurs fois dans cette sélection de films.
L’Etrangleur de Boston,
de Richard Fleischer (1968)
Un film qui raconte un fait divers sordide des années 60 à Boston : un homme qui étrangle et tue des femmes, alors qu’elles sont chez elles. Le film raconte la traque policière et la psychose qui a saisi la ville pendant de longs mois. Le film est longuet, comme à l’époque, on prend le temps de raconter l’histoire. Tony Curtis est top, et carrément flippant dans le rôle de l’Etrangleur – qui n’a d’ailleurs été reconnu coupable que 50 ans après les faits !
The Bostonians,
de James Ivory (1984)
C’est le deuxième film de cette liste que je n’ai pas vu, c’est l’adaptation cinématographique du livre de Henry James. Une peinture sociale des moeurs du milieu du 18è siècle (je sais, cette formule est horriblement cliché, promis, je regarde le film et j’affinerai ma description).
La revanche d’une blonde,
de Robert Luketic (2001)
Un « feel good movie », un bon vieux film un peu débile (ok, beaucoup débile) sur une fille belle mais trop bête pour que son copain ne veuille l’épouser, alors elle essaie de lui prouver le contraire et se fait accepter à l’université de droit d’Harvard. C’est niais, c’est frais, ça n’a pas trop vieilli (oui, pour les besoins de cette liste, j’ai revu ce film pour la deuxième fois !)
Love Story,
de Henry Miller (1970)
L’histoire d’amour entre un étudiant privilégié d’Harvard et une jeune étudiante de Radcliffe vous fera pleurer. Cette tragédie moderne a été un véritable phénomène à sa sortie.
Pour l’anecdote, c’est l’un de seuls films à avoir été tourné sur le campus, on reconnait très bien la bibliothèque où nos deux héros flirtent.
Spotlight,
Tom McCarthy (2015)
Ce film a reçu l’Oscar du meilleur film l’année après sa sortie. Il raconte l’enquête, menée par Spotlight, l’équipe d’investigation du quotidien Boston Globe, qui a dévoilé au début des années 2000 un scandale impliquant des prêtres catholiques pédophiles dans la région de Boston. Les crimes commis ont été tenus secrets par les évêques, qui réassignaient régulièrement les prêtres fautifs dans de nouvelles paroisses. Une histoire poignante.
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22 réflexions au sujet de “Boston au cinéma // 14 films qui racontent Boston”
Je voudrais ajouter un autre film « Daddy Cool » ( http://filmstream.co/4229-daddy-cool-2014.html ) À la fin des années 1970 à Boston, Maggie Stuart doit gérer les excès maniaco-dépressifs de son mari Cameron, homme touchant, créatif et chaleureux mais qui refuse de se traiter correctement pour pallier les excès de sa maladie et ne peut s’insérer dans la société et le monde professionnel. Mon préféré est Mark Ruffalo !!!
Spotlight aussi, avec un thème pas fun que je vous laisse découvrir. Mais des jolies vues de Boston.
Oui, bien sûr, j’ai vu et beaucoup aimé Spotlight !
L’article a été écrit bien avant sa sortie…
I’m amazed that I’ve seen half of them! Didn’t remember that 21 was Boston based?!? My favorite has to be The Town…I must re-see it now that I’m in Boston!
Je trouve que ces films dans la ville de Boston montre bien les caractéristiques des bostoniens. Parmi ces films, celle que j’admire beaucoup c’est Las Vegas 21 de Robert Luketic (2008). J’aimerais bien qu’il y a autant de films comme ça sur ma ville. Ce genre de film c’est un peu un genre de pub ludique je trouve.
Très belle liste. J’ajouterais Love Story (déjà cité) ainsi que L’Affaire Thomas Crown, film culte avec Steve McQueen (1968).
Je suis également preneur d’une liste de bons livre dont l’action se situerait à Boston.
Merci pour les ajouts Antoine !
Je note ton idée d’article sur les livres… c’est du boulot, et pour l’instant je n’en ai lu aucun 🙁
il manque « les flingueuses », « the heat » en anglais
très bon film avec ce duo d’actrices
Je n’aurai pas pensé qu’il y avait tant de films qui se déroulaient à Boston. J’en ai vu seulement la moitié faut dire…
Ben Affleck aime bien Boston apparement 😉 Je le comprends, c’est une très jolie ville.
J’ai surtout craqué pour Boston en regardant Ally McBeal. Même si c’est pas un film, la ville y a une part plutôt importante dans la série je trouve.
Très bonne liste ! Je rajouterais the company men aussi, qui parle des effets de la crise de 2008 sur la vie de 3 hommes dans la région de Boston
Merci pour le complément d’info !
Bises,
J’ai vu tous ces films et c’est vrai qu’ils sont pas mal pour découvrir Boston, même si rien ne vaut un vrai voyage 😉
Mass Black…pas encore sorti :). Le livre est canon, plein d’anecdotes sur South End, North End et South Boston et notamment les lieux de rencontre de la pegre dans les 70’s
Good to know!
Merci !
J’ai vu tous les films sauf deux : Ted (par choix) et L’Etrangleur de Boston, que tu me donnes envie de voir !
Sympa cet article, ça change, merci !
Même si ce n’est pas un film, je citerai la série « Ally McBeal » qui est une vraie publicité pour la ville de Boston!
LOL
Ah ! Ally Mac Beal, on voyait vraiment la ville dans la série ?
Récemment, ça parle pas mal de Boston et du Southie dans Ray Donovan – autre genre que AMB…
Bises !
Vous avez oublié Love Story !!! Film culte pour ma génération (j’ai 66 ans…!) J’ai du le voir 4 u 5 fois!
Désolée Annie !!!
Et merci pour le complément d’info !
Je n’ai jamais vu Love Story…
La firme, du livre eponyme, avec Tom Cruise. Seules les premieres scenes sont dans la region, puisque Tom est a l’ecole de droit de Harvard. Le filf ouvre sur Cambridge sous la neige et des gens en aviron sur la Charles.
Ah ah ah ! J’avoue, j’adore « La revanche d’une blonde », ce film me fait toujours rire !
Je ne suis pas fan de films violents, mais j’ai bien aimé The Town de Ben Affleck. Je l’ai trouvé juste dans son jeu.
Curieusement je les ai presque tous vus, pourtant je suis loin d’être une cinéphile lol. J’ai vu les infiltrés en VO (non sous titrée), à l’époque mon anglais n’était pas très riche (ceci dit ce n’est tjs pas le cas lol), je n’ai rien compris! Avec ton explication je saisis au moins le début de l’histoire, merci 🙂