5 things n°16

Ica boston juin 2022 le blog de mathilde

La vue sur le port depuis l’institut d’art contemporain de Boston

C’est la colère qui domine les derniers jours, quand j’entends aux infos que les femmes sont à présent moins libres aux Etats-Unis, des « second class citizens » parce qu’elles n’ont plus le choix de disposer de leur corps, la colère quand je lis dans le New Yorker l’odyssée d’une ado texane pour avorter, ou quand je lis l’article d’analyse de Jia Tolentino sur toutes les implications de la révocation du droit à l’avortement par la Cour Suprême, ou bien encore cet article du New York Times sur les 12 ans de préparation des Républicains pour ce recul du droits des femmes, j’ai la rage.

Les Etats-Unis sont souvent précurseurs dans le monde, du meilleur comme du pire. J’avais lu un article dans la Revue Dessinée de l’hiver 2021-2022 intitulé « IVG, en arrière toutes », sur des groupes de pression anti-avortement qui oeuvrent en Europe depuis des années. It’s coming en Europe too…

Les décisions personnelles sur notre corps n’ont rien à faire dans le champ de la politique, surtout quand elle se mélange à des considérations religieuses. Une femme n’a aucune raison à donner pour justifier d’avorter, qu’elle ait 16, 25 ou 45 ans, quel que soit son statut marital, si elle a déjà des enfants ou pas. Il n’y a aucune raison à donner car c’est son choix, à elle seule. Parfois c’est aussi la seule alternative de santé. L’avortement n’est pas un meurtre, la vie ne commence pas à la conception, l’adoption n’est pas une alternative valable à l’avortement, il n’y a pas de droits des unborn », des « non-nés ». La rhétorique utilisée par ces groupes de pression est écoeurante, culpabilisante, punitive et manipulatrice. Et l’endoctrinement commence tôt, j’avais vu le film Jesus Camp à sa sortie au milieu des années 2000 et ça me semblait dingue, la réalité d’une minorité. Et finalement cette minorité dicte sa façon de penser.

Comment parler d’autre chose après ça ?

Eh bien en fait je crois que c’est tout pour cette semaine, j’avais des liens à partager, des comptes Instagram, une BD, des documentaires qui m’ont plu ces derniers jours, mais je vais en rester sur cette actualité.

On m’a demandé aussi par Instagram que faire ? La responsabilité retombe sur les individus et les entreprises de s’organiser – donations, organisation de ressources…

Rendez-vous dans 15 jours sur le blog pour un autre 5 things, et rendez-vous vendredi prochain pour la newsletter. Le sujet de la semaine précédente était l’âge, et le prochain… je réfléchis encore, mais je penche pour un sujet amitié à l’étranger. Portez-vous bien.

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

9 réflexions au sujet de “5 things n°16

  1. Merci d’avoir écrit ça et je trouve ça très bien de ne parler « que » de ça. Ca nous rend toutes tristes et en colère, je crois. J’ose espérer qu’en Europe (du moins en France), on en soit encore loin. Mais peut-être pas, je ne sais pas. Je me souviens de Jesus camp, c’était fascinant (en quelque sorte). L’endoctrinement est absolument terrifiant, d’où qu’il vienne. Bonne semaine Mathilde !

  2. Merci pour cette note !
    On savait que ça venait, mais la claque a tout de même été très forte.

    Et où vont-ils s’arrêter ? Les restrictions d’accès à la contraception ne sont pas loin derrière : https://www.newyorker.com/business/currency/restrictions-on-contraception-could-set-women-back-generations?utm_source=nl&utm_brand=tny&utm_mailing=TNY_Daily_070122&utm_campaign=aud-dev&utm_medium=email&utm_term=tny_daily_digest&bxid=5e80f3ba7ace5a782c64b16a&cndid=60426860&hasha=e0ed7319ddde574ea618b8e532030375&hashb=68faa9d32ac4f8fafdba0fdf5112790f1289dc05&hashc=de2706838f3bfa99566a38859cef078a80b2c34bd4beb4a60a62b3ef30906898&esrc=Auto_Subs&mbid=CRMNYR012019&utm_content=A

    En Europe comme tu le dis ça va venir. La chronique de Guillaume Meurice sur le sujet fait froid dans le dos. La chronique d’Anne-Cécile Mailfert chez France Inter était très forte ce matin.

    Ma tante américaine a publié cette lettre dans le NYT en décembre 2021, au moment de la fuite au sujet de ce que la Cour Suprême préparait :
    Where are our voices? We are not an anecdotal few. We are not only Savita, Izabela and the woman in Texas with the ectopic pregnancy whom Sarah Wildman writes about. We are millions more. This is also a #MeToo moment. Don’t be afraid. We know your pain. We have been there, too. I have been there.

    When I was 26 I had an ectopic pregnancy. I was hemorrhaging, the baby was lost and I was nearly lost, too. Luckily emergency surgery and transfusions saved my life but didn’t wipe away the shame. What had I done wrong? Nothing. But society expects happy mother-and-baby endings, so something I did must have been wrong. I mourned in silence.

    I am turning 70 soon and I have a voice. Women, take back your humanity now. Stare down these empty, hateful legislatures and courts and let your voices be heard. These anti-abortion laws are anti-humanity laws. Take back your humanity now. You have a voice. We have a voice together.

  3. Bonjour
    Je suis également outrée, un sacré bon en arrière qui ne devrait pas !! Très néfaste
    Comment peut t’on interdire le droit à l’avortement de nos jours ! sa me laisse sans voix!
    On dit souvent que les Etats Unis ont 10 ans d’avance sur nous la France pour tout mais là …c’est pas étincelant
    Pourvu que tous les Etats ne soit pas concernés et que les femmes puissent avoir droit au soins pour avorter dans un hôpital digne et encadrer par des professionnels de la santé! C’est terrible
    J’espère que sa ne viendra pas en France

  4. Quand je vois l’horreur, l’incompréhension et la rage qui saisissent le monde entier vis-à-vis de ce qu’il se passe aux Etats-Unis, je n’arrive pas à concevoir ce que ça doit être d’y vivre, d’y être une femme, d’y élever une fille. Et ça ne laisse envisager absolument rien de bon pour le reste du monde. Dans le même genre au Royaume-Uni, le Human Rights Act va bientôt être remplacé par le Bill of Rights, je ne sais pas si tu en as entendu parlé ?

    This world sucks.

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