Le 1er mai, ce n’est pas la fête du travail aux Etats-Unis – ici c’est fêté le premier lundi de septembre, et ce n’est pas rattaché à la tradition historiquement communiste – mais who cares dans le nouveau monde du Covid 19 ? Pas de fête du travail, et probablement pas de muguet, mais les business, pourtant, sont toujours fermés à Boston et dans le Massachusetts (ce genre de décisions est prise Etat par Etat, en fonction du gouverneur) et pour l’instant par chez nous, c’est « stay at home » confinement jusqu’au 18 mai, reconductible.
Voilà voilà ! Comment allez-vous sinon ? (oops, il parait qu’il faut arrêter de poser cette question, elle me fait lever les yeux au ciel d’ailleurs, car que répondre à part « il y a une pandémie donc… »)
Voici mon article récapitulatif du mois d’avril 2020.
Lumière de fin de journée après la pluie
La beauté des magnolias
Lumière de début de journée
Y’a pas que les magnolias et les cerisiers en fleurs au printemps
Les nouveautés du mois d’avril 2020 :
- un quotidien entièrement bouleversé : j’ai un peu de peine pour les gens qui me disent que le confinement ne change pas grand chose dans leur vie. C’est pas sérieux, non ? En avril, il n’y a pas eu de visites, pas de café dehors, pas de dîners entre amis, pas de ciné, pas de week-ends, pas de sorties à l’improviste, pas de sport en groupe, pas de cours de yoga en studio, pas de concert… et ça c’est juste pour les trucs cools.
Il y a aussi ce sentiment de menace invisible et permanent d’une maladie sérieuse. Les news anxiogènes.
Il y a écouter les amis perdre des membres de leur famille, il y a écouter les gens qui croient à des théories farfelues aussi (bon, ça c’est tout le temps, mais il y a une recrudescence en ce moment non ?).
Se comporter différemment quand on sort dehors : éviter les gens dans la rue, prendre de la distance aussi pour ne pas s’approcher sur les trottoirs pourtant déjà larges.
Bref, tout a changé en avril 2020. - Porter un masque en public… même dehors. Comme toujours aux Etats-Unis, ce n’est pas obligatoire, mais « fortement recommandé », et clairement, les visages nus deviennent l’exception. C’est le maire qui décide de ce genre de choses, et à Boston, masque recommandé, couvre-feu de 21h à 6h également.
La première fois que j’ai vu dans la rue et dans leur voiture beaucoup de personnes porter des masques, c’est devenu « réel ». - Se réjouir de l’avancée du printemps dans les moindres détails, mais vraiment les moindres détails. Observer le changement subtil de nuances de roses des cerisiers en fleurs, voir les petits canetons grandir de jour en jour… Boston est vraiment magnifique à cette saison. Ca, c’est pour le côté bouffée d’air. Il pleut aussi, et je dois dire que ça m’aide à rester chez moi, je n’ai pas de FOMO d’avoir envie d’être dehors au soleil.
- Cuisiner tout le temps et de temps en temps, commander dans les restos qu’on aime bien qui livrent à domicile. Tellement d’endroits sont fermés pour le moment, et je me demande s’ils vont revenir après la crise.
- Passer trop de temps devant les écrans – pour travailler, pour regarder des séries, pour se former à de nouvelles choses, pour participer à des événements culturels, pour discuter avec les amis… Heureusement, il y a les livres papiers (pas de liseuse pour moi) pour relaxer mes yeux et mon cerveau.
- Répéter les mêmes journées, over and over again. Ce n’est pas chiant ni pénible, c’est juste monotone.
- Etre in touch avec ses émotions comme jamais. Quand j’entends dire « tant qu’on n’est pas malade on ne peut pas se plaindre » – let me disagree with that. Bien sûr, c’est l’horreur absolue d’avoir des proches sur un respirateur sans savoir s’ils vont s’en sortir. Aller travailler la boule au ventre qu’on soit caissière, infirmière ou autre. La santé, c’est primordial. Tout ça n’enlève pas la peine et la souffrance des gens seuls, des gens qui souffrent d’anxiété, des gens qui ont perdu leur job, des gens qui n’en peuvent plus de leurs enfants (ou de leurs parents, je pense à mes neveux :P) Je recommande l’épisode sur la comparaison de la souffrance du podcast Unlocking Us qui évoque ce sujet.
Faire un check-in émotionnel, plutôt que de se persuader que tout va bien, c’est important.
Le système de santé aux Etats-Unis, il y a plein de problèmes, on est d’accord, mais la santé mentale est prise au sérieux (je généralise) ; par exemple l’une des assurances majeures dans le Massachusetts a levé le copay pour les psy pendant cette période. Bon certes, je vois ma psy derrière un écran en ce moment et comme elle est pas toute jeune son image est un peu penchée et hors de l’écran parfois, mais je n’ai pas à lui envoyer un chèque de 20$ (le copay) après chaque session (elle reste payer par l’assurance son tarif normal, il me semble 170$/session), ce qui m’évite un trajet inutile.
Le casque de vélo est optionnel
Descendre les poubelles, une nouvelle activité de couple
Combien de temps pour que la buée recouvre les lunettes ?
Au grand air de bon matin
En avril, j’ai aussi lancé une formule payante pour le blog. Et voici ce que j’en pense jusqu’à présent :
J’adore.
C’est une expérience dont je suis hyper satisfaite pour une raison majeure : ça me permet d’échanger avec les personnes qui se sont inscrites. Vraiment, c’est ce côté communautaire qui est le plus enrichissant. C’est juste sympa. Commencer un nouveau projet est toujours motivant, j’ai envie de chercher de nouveaux sujets, de me dépasser en proposant des vidéos et d’écrire des textes bien tournés.
Et puis ça donne de la reconnaissance financière à un travail que d’ordinaire, une grande partie d’entre nous, estime devrait être gratuit : lire des articles de blog sur internet, si je peux trouver gratuit ailleurs, pourquoi payer ? Je ne suis, bien sûr, absolument pas d’accord avec ce présupposé. Le travail créatif doit être rémunéré. Payer pour des contenus créatifs, dans le vaste monde d’internet où tout est gratuit, peut sembler une anomalie, et pourtant je préférerais que ce soit la norme.
J’ai reçu quelques critiques que c’était trop cher – on parle d’une base de 7$ par mois, le prix d’un magazine aux Etats-Unis, pour des contenus que je m’efforce d’être pertinents et originaux. Après, l’estimation du coût des choses est une affaire personnelle.
Enough about money, j’ai aussi et surtout reçu plein d’encouragements de la part de cette communauté, et c’est surtout ça que je veux retenir pour démarrer le mois de mai !
Je remercie chacun.e des 84 personnes qui se sont abonné.es en avril, ce soutien est inestimable.
Je reste disponible – de préférence dans les commentaires sur le blog (les DM sur Instagram, j’ai tendance à zapper), si vous avez des questions ou si vous êtes intéressé.e pour venir me rejoindre sur Patreon !
- Découvrir les 3 formules sur Patreon et venez soutenir mon travail de création !
- Lire mon long article de présentation qui explique ma démarche
Les 12 posts en avril sur Patreon :
Histoire de vous donner envie, voici ce dont j’ai parlé en avril, et pour la fréquence, en général, je poste 2 articles et 1 vidéo par semaine :
- What’s making me happy #1 – un jeu vidéo, un podcast réconfortant, une app de jeu, un livre, une série qui comble mon besoin de vie sociale
- Chroniques d’un quotidien de guide : les coulisses de ma vie de guide touristique à Boston
- (vidéo) Mais que faire de ses cheveux pendant le confinement : une conversation avec mon ami Lucas, coiffeur à Montréal
- 3 objets rapportés de voyage et qui égayent mon chez moi : tout est dans le titre !
- What’s making me happy #2 : la création d’un « quaranzine », le projet photo d’une amie, un livre, etc.
- (vidéo) Comment préserver sa santé mentale pendant le confinement
- Le Vermont en hiver en 12 photos
- What’s making me happy #3 – des podcasts, l’anniversaire de Manu, des cours de danse…
- (vidéo) Ask me anything : 1h de vidéo en direct pour échanger
- La grange aux livres au milieu de la forêt
- What’s making me happy #4 – la rencontre avec une autrice, des fleurs, un podcast…
- (vidéo) Suivre son conjoint à l’étranger : un cadeau empoisonné pour sa propre carrière professionnelle ?
A mon poste de travail
Nuggets 100% végétariens
Composer avec les légumes du panier de la semaine
Le plein de thé et de café
Le plaisir de la French Press – en prenant son temps pour préparer ce café
Rencontre avec le maire de Boston pour discuter du tourisme
Même les statues portent des masques maintenant
Etirements à distance
Et atelier fanzine à distance
Pas de cérémonie de graduation cette année, cette étudiante fait des photos en solo
Lecture
Ces façades…
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4 réflexions au sujet de “Avril 2020 sur le Blog de Mathilde”
Hello! bon pour ma part c’est plutôt le déconfinement qui n’a pas changé grand chose pour moi par rapport aux 8 semaines de confinement. Je vis à la campagne, j’ai un peu de mal à retourner dans Lyon faire les magasins par exemple, peut-être que j’appréhende l’ambiance (masque, faire la queue, se nettoyer les mains à chaque entrée dans un magasin…. ) et du coup ça ne me donne pas envie, je suis toujours en télétravail, on ne prévoit pas encore de rencontres avec les amis car la distanciation lors d’un apéro ça me paraît un peu farfelu…. bref ambiance assez particulière et du coup je continue à rester chez moi comme avant et sortir seulement me balader dans la nature ou aller faire les courses en supermarché.
Bientôt votre tour peut-être 😉
Hello Hajer,
Merci pour le partage de ton expérience. J’imagine en effet le stress de retourner à la normale, ou plutôt, ce « new normal »
A vrai dire, le confinement ici n’était pas tout à fait pareil qu’en France – il n’y avait pas les autorisations pour sortir, ni de limite de distance vraiment. Les autorités ont beaucoup insisté sur la distanciation sociale, le rester chez soi mais sortir 30 minutes par jour pour faire du sport et s’aérer. Le temps froid a pas mal aidé à rester à l’intérieur… Le masque est déjà obligatoire depuis 2-3 semaines dans tous les lieux publics – dehors et en intérieur. Dans le Massachusetts, le « stay at home » est levé ce lundi 18 mars, ce qui correspondrait en partie au « déconfinement » mais les choses vont très doucement, et c’est prévu d’être en 4 phases. On va juste être dans la première qui s’intitule tout bonnement « Start » !
A suivre…
Bon week-end !
Pourquoi trouver triste que le confinement ne change pas grand chose à la vie de certains? quand on vit en campagne et qu’on n’aime pas trop sortir les journées ressemblent à des journées « normales » : marche à pied, lectures, séries etc. Personnellement cela ne change pas grand chose à mon quotidien (bon sauf évidemment les restrictions imposées: 1h avec attestation à 1 km autour de chez soi, le fait que tt le littoral est « fermé » etc et le boulot) . Evidemment si çà dure encore plus cela va commencer à m’énerver mais je ne sortirais sans doute pas plus à la fin de tt cela 😉 ….Et il y a le gros point noir des voyages (déjà un d’annulé….et celui d’août aux USA justement est sans doute fortement compromis).
Sans doute car ce n’est pas mon expérience et ça me surprend !
On en plaisante avec une amie dont le mec vit sa « best life » pendant le confinement car il n’aime pas sortir et adore rester seul chez lui à bosser ou faire ses trucs.
Et oui bien sûr j’entends les personnes dans ma belle-famille notamment qui vivent à la campagne et pour qui ça ne change pas grand chose. Ca m’etonne, c’est tout.
Pour les USA cet été, oui ça risque d’être compromis j’en ai peur :/