Backstage : ces photos de road trip qui ne racontent pas toute l’histoire
On revient toujours de vacances avec de belles photos comme des trophées des aventures passées. Mais derrière certaines photos, il y a parfois des histoires pas toujours très glamour, parfois marrantes, parfois gênantes, ou complètement flippantes. Et ce sont finalement souvent les meilleurs souvenirs de voyage, ceux qui restent et qu’on adore raconter. Pendant tout le mois d’août, du lundi au vendredi, retrouvez une de ces histoires « backstage ».
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Backstage, épisode 15
La marmotte, la chèvre et le bouquetin
☞ La photo ci-dessus montre une rencontre étonnante le long d’un sentier. L’état d’esprit en prenant la photo est : 1) comment éviter la bête plantée sur le chemin ? mais surtout 2) qu’est-ce que c’est que ce truc ?
Quand : le 1er septembre 2013
Lieu : dans le parc national de Glacier, dans le Montana
L’article de blog : Connaissez-vous la chèvre des montagnes Rocheuses
Dans le guide qui recommande la randonnée, gentiment prêté par notre hôte Airbnb, on peut lire que ce chemin, le chemin du lac caché, est un sentier où on a de fortes chances de croiser de nombreux animaux. J’ai un peu de mal à y croire, car je doute que les animaux nous attendent postés toujours au même endroit, mais qu’importe, cette marche promet aussi de superbes points de vue sur les montagnes de ce parc national isolé : Glacier, dans le Montana.
Je ne sais pas si c’est l’altitude, mais je suis en extase devant les paysages, du début à la fin : c’est LE chemin parfait de montagne, je le répète 10 fois pendant qu’on marche en regardant les petites fleurs sauvages sur le côté, des sommets dans tous les sens, un lac, des restes de glacier accrochés tout là haut. C’est sublime. Le long de la première partie du trajet, il y a encore beaucoup de monde sur le sentier, on ne croise pas les animaux promis ; dans la deuxième partie, on est presque tout seuls, mais on ne croise toujours rien ; face au lac, on fait une pause sandwich sans un bruit, je me dis que peut-être un ours va surgir, ou un élan. Mais rien, nada.
C’est seulement lors de la remontée, alors qu’on est bien crevé mais toujours complètement amazés, que le spectacle des animaux sauvages commence. L’un après l’autre, ils se présentent à nous sur le sentier, mais je ne suis jamais bien sûre de qui ils sont.
La marmotte. D’un côté du chemin, dressée sur ses pattes arrière, un petit animal se dresse sur un rocher. Après 2-3 tergiversations, on se dit que ça doit être une marmotte (j’hésitais avec chien de prairie). Le petit animal n’a pas l’air content et se met à pousser des cris, comme s’il sifflait entre ses dents, puis il détale pour rejoindre son compagnon, de l’autre côté de la route : une autre marmotte. La marmotte n°1 voulait juste protéger sa copine, la marmotte n°2 – j’ai une interprétation très simpliste des aventures animalières, où la vie n’est faite que d’amour et/ou d’amitié, de recherche de nourriture et de danger de mort. Manu prend des photos, on ne s’approche pas : clairement, les marmottes sont sur la défensive. Tant qu’elle était perchée sur son rocher, je la trouvais mignonne, mais en la voyant détaler, je me dis que c’est un rat puissance 10, un gros chien presque.
La chèvre. Quelques dizaines de mètres plus loin, le constat est clair : le chemin est bloqué par un animal étrange, une sorte de chèvre massive sous stéroïdes. La chèvre blanche à petites cornes occupe toute la place, paisiblement assise au milieu du sentier, telle un cerbère des montagnes. Que faire si elle se lève ? Après l’avoir photographiée de suffisamment loin (enfin je crois), on s’apprête à faire un détour par les broussailles pour l’éviter. Mais là, je suis tiraillée : c’est bien marqué partout de ne pas sortir du chemin, et là on piétine cette terre molle de bruyère où chaque pas entraîne la destruction de toute la flore. Pendant le détour, je ne sais pas où regarder : là où je mets les pieds pour limiter le désastre écologique, ou fixer la chèvre droit dans les yeux, car si elle se met à bouger il faut que je sois au taquet pour réagir ! On finit par rattraper le chemin un peu plus loin, et la marche se termine sans encombre.
Le bouquetin. C’est le troisième animal de la journée, dans la catégorie animal de montagne sympa : que des trucs cools qu’on voit rarement ! Là encore, je ne suis pas bien sûre du nom de cet animal. Un chamois peut-être ? Alors qu’on range les affaires dans la voiture, un attroupement se forme : c’est souvent le signe dans un parc national qu’il y a un animal dans les parages ! Un bouquetin traîne sur le parking, apparemment en quête de nourriture. Il a l’air perdu le pauvre, et tout le monde veut le prendre en photo (nous aussi). C’est un ranger qui arrive dans son truck, avec les gyrophares à fond, pour chasser l’animal.
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Morale de la fable de la Marmotte, de la Chèvre et du Bouquetin : toujours sur le qui-vive tu seras pour voir un animal, et ton abécédaire animalier tu réviseras pour être sûr de bien les nommer.
6 réflexions au sujet de “(Backstage #15) La marmotte, la chèvre et le bouquetin”
Le bouquetin de vos photos s’appelle en réalité un mouflon d’Amérique. Il aurait suffi d’une recherche sur la faune du Glacier National Park pour trouver le nom de l’animal… Google est là pour ça.
Google ou les lecteurs super sympas comme vous, thanks!
C’est génial de rencontrer la faune sauvage comme ça! J’ai tellement envie de recommencer à randonner, ça me manque beaucoup!
J’adorerais voir cette chèvre chelou !
Après avoir vu twin peak,s j’ai longtemps cru que la bête empaillée au mur était un fake lynchéen, à gros niveau de compréhension ésotérique, et puis j’ai appris que cette chèvre chelou existait pour de vrai !!!
Mais c’est quoi cette bête? C’est the Rock version chèvre non? Excellent en tout cas! J’adore cette série d’article :p
J’adore ces articles, c’est une super idée !
Tu m’as fait tellement rire avec le « une sorte de chèvre massive sous stéroïdes », la journée commence bien héhé