Une semaine aux Bahamas en catamaran #1 – Des préparatifs au départ depuis Nassau

Au milieu de l’année dernière, une collègue française de Manu nous a proposé de partir avec elle et des amis en catamaran aux Bahamas pendant une semaine début mars. Dit comme ça, ça peut tout de suite évoquer 1) du rêve et de l’évasion 2) du stress à l’idée d’être coincé pendant 8 jours sur un bateau avec des gens qu’on ne connait pas.

Tout dépendait à qui j’en parlais. J’oscillais d’ailleurs entre les deux attitudes, mais comme Liz et son mec sont sympas, et même si on se connait peu, on leur a vite fait confiance pour ce voyage. C’était une occasion unique de voyager différemment. Selon le grand principe de toujours dit oui à ce genre d’opportunités, on a dit OUI.

Les préparatifs se sont résumés à :

• lire ce qu’ils nous envoyaient et dire « ah ouais, ça a l’air super ».
• Et puis tout de même à un moment donné, demander si HL, le capitaine, savait ce qu’il faisait (car ce n’est pas comme si Manu ou moi aurions pu le remplacer au pied levé s’il s’était senti mal). Apparemment, il a un CV de voile tout à fait honorable, et donc de la sailing cred’. Je remettais entièrement ma vie entre ses mains (non, non, je ne suis pas dramatique about it)
• quelques jours avant de partir, on a regardé ensemble le film All is Lost avec Robert Redford, qui comme le titre l’indique, est un film catastrophe où un homme en solitaire sur un voilier dans l’océan Indien voit petit à petit les pires conditions réunies pour que son voyage se résume à ces 3 mots : All Is Lost. Bon film cela dit, que je ne recommande pas spécialement en ces temps de confinement, où j’écris ces mots.

Honnêtement, je n’ai pas trop pensé à ce voyage pendant un long moment, c’était « dans longtemps ». Comme partir sur un catamaran était quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant, j’avais du mal à me projeter. Des Bahamas, je n’imaginais que la mer bleue turquoise. Avant tout, j’étais curieuse de cette expérience. Les mois ont passé, et le voyage s’est rapproché.

J’ai acheté un, puis deux, puis trois maillots de bain, de la crème solaire, on a fait des bagages tout petits, car on nous avait bien prévenu qu’il n’y avait pas beaucoup de place dans notre cabine.

Et on est parti, le samedi 7 mars à 10h de Boston, et 3 heures de vol plus tard on atterrissait à Nassau, la capitale des Bahamas. Ce qu’il y a de cool avec ces îles au large de la Floride, c’est que c’est dans le même fuseau horaire que Boston, et toute la côte Est américaine par la même occasion.

L’arrivée à Nassau

On découvre notre catamaran : le Narval !

Première soirée à Nassau, une tempête se prépare

A l’arrivée à l’aéroport de Nassau, on prend un taxi direction la marina. On roule à gauche aux Bahamas : le pays est indépendant depuis 1973 mais l’influence des British se fait encore sentir. Ca parle anglais, on utilise le dollar bahaméen. Le pays, composé de plus de 700 îles, vit du tourisme, principalement des Américains et Canadiens. Mais on croisera au fil de la semaine quelques français venus d’Europe.

A la marina, j’ai hâte de découvrir le bateau et nos compagnons de voyage, des amis de prépa de nos amis de Boston. La crew sera franco-française pour ces vacances ! Les courses sont livrées, il n’y a qu’à les ranger dans la pièce principale qui devient vite encombrée de boites de conserve, fruits et légumes, eau : on ne fera pas de recharge de toute la semaine, il faut bien partir avec toutes nos provisions pour 8 jours. Les deux organisateurs du voyage ont tout prévu, des courses aux menus. Mais ce soir, on mange à terre, au resto de l’hôtel où notre bateau est amarré. Je goûte à un risotto de chorizo et de conques, le coquillage locale en forme de tire-bouchon et qui a un goût similaire au calamar. C’est très bon !

On dort sur le bateau pour la première des 8 nuits : une petite cabine par couple, avec plein de rangements astucieux. On partage une salle de bains à 4, il y a 2 chambres et une salle de bain par coque. Ca sent une odeur bizarre à l’intérieur du bateau, un mélange de mouillé mal séché et d’odeurs diverses… Parait-il que c’est normal à bord d’un bateau. On dort les écoutilles grandes ouvertes, et je m’habitue à ce bercement.

On nous accompagne à la sortie du port

Avant de partir, notre capitaine, HL, nous donne les instructions de sécurité – ne pas tomber semble être la règle principale. On va chercher des glaçons pour la glacière, et c’est parti, on quitte le port.

On m’avait prévenue : la première traversée pour rejoindre notre destination – les Exumas – allait être la plus agitée du voyage. En prime, il semblerait que le vent soit fort aujourd’hui. Les conditions sont loin d’être idéales, « en temps normal, on ne sortirait pas », mais là on a 8 jours, on veut avancer. J’espère que le cachet de Mercalm et la technique de « regarder l’horizon » suffira… (spoiler alert : non).

A peine sorti du port, le bateau tangue, on est face en vent. On perd un banc et le dinghy (canot pneumatique) se décroche partiellement au bout de 10 minutes. Là encore, on m’avait dit que tout pouvait se casser sur un bateau, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit 10 minutes après le départ. HL a l’air de savoir ce qu’il fait, on continue, tout est raccroché, et tout le monde est un peu stressé mais par conséquent sans doute plus alerte au danger potentiel.

Le vent souffle, je regarde l’horizon. Rapidement, je me sens mal, on me donne un sac plastique, et je me couche sur mes bras, sur la table trempée qui se fait rincer par les vagues, non stop.

Les autres sur le bateau n’en mènent pas large non plus.

Un des placards s’ouvre violemment, une des bouteilles de vin et une bière (de la Corona…) explosent par terre, dégageant une odeur d’alcool malvenue. Ceux qui tiennent debout nettoient tant bien que mal. Je dors sur mes bras et me laisse bercer, ou plutôt balloter, par les vagues, pendant plusieurs heures.

On arrive en fin d’après-midi à destination : welcome to Highborne Cay, la première petite île des Exumas qu’on va découvrir. Mais ce soir… on se repose.

Regard de la victoire : we did it ! Première traversée faite !

Magnifique premier ciel de fin de journée

La suite très bientôt ! Si vous aimez ces récits, laissez un petit mot sous l’article, merci d’avance !