J’ai rencontré Bénédicte et Michel il y a quelques mois, c’était l’été, saison à présent oubliée à Boston. Bénédicte allait soutenir sa thèse à Paris, et elle et son futur mari venaient en prospection à Boston, pour le boulot. On les a emmenés dans un resto qu’on aime bien, super américain, et qui peut en impressionner plus d’un – un barbecue texan copieux. Ils ont aimé, alors on s’est dit qu’on pourrait bien être copains. On a passé une super soirée, et puis on a pas revu Michel et Béné.
Quelques mois plus tard, ils se sont installés à Boston, et on les a recroisés par hasard, lors du rassemblement de Charlie Hebdo, devant le consulat de la France à Boston. Depuis, on s’est fait quelques soirées sympas où ils nous ont raconté leurs déboires de l’arrivée à Boston. Nous, on passe pour les gens rôdés, puisque ça fait trois ans qu’on est installés, alors les récits des nouveaux, ça nous fait sourire avec ce faux air supérieur de « oui, oui, on connaît, ça va mieux après. » Histoire de se rappeler les bons souvenirs de toute installation aux USA en tant que chercheurs, voici l’aventure de Bénédicte et Michel, et leur chat, qui s’installent à Boston.
Pourquoi avez-vous choisi de vous installer à Boston ?
Michel et moi – et le chat – sommes arrivés à Boston il y a maintenant 4 mois, mi-octobre, pour faire un post-doctorat. On a eu la « chance » d’atterrir en pleine tempête : vent et pluie torrentielle nous ont accueilli ! Le genre de météo qui se fait se poser la question « Est-ce que vraiment on a bien fait de venir ?! »
Nous voulions faire un post-doc à l’étranger et parmi les pays intéressants au niveau professionnel, j’avais vraiment envie d’aller aux Etats-Unis. J’y avais été plusieurs fois autour de mes 10 ans et ces séjours ont dû faire une forte impression sur moi, car je m’étais toujours dit que si j’en avais un jour l’occasion, j’irai vivre aux Etats-Unis ! Le post-doc est l’occasion idéale pour ça – heureusement, Michel voulait bien y vivre aussi. On a donc tous les deux chercher un laboratoire, le deal étant de trouver une ville où chacun pourrait en trouver un. Pas forcément évident ! Mais ça a marché à Boston.
Qu’est-ce que tu redoutais avant de partir ?
J’avais peur d’avoir oublié un papier et qu’une fois arrivés à l’aéroport de Boston, on nous dise de faire demi-tour (c’est arrivé à une connaissance…) ! Ou pire, qu’ils renvoient le chat ! Mais tout s’est bien passé.
Vous êtes juste parti avec 2 valises chacun, et votre chat.
Qu’est-ce que tu n’avais pas pris dans les valises et qui aurait pu vous être utile ?
Tellement de choses nous manquent ! On a d’ailleurs prévu de prendre une valise la prochaine fois qu’on rentre en France pour rapporter des choses. Des objets bêtes comme une tasse à café qu’on avait acheté en Afrique du Sud, l’arbre à bijoux que mes amis m’avaient offert … Des choses dont on pensait pouvoir se passer pendant quelques années !
Comment s’est passée l’installation à Boston ?
L’installation a été à la fois efficace et chaotique ! Efficace parce qu’avant notre départ, on avait pris contact avec Deanna, qui travaille dans une agence de location et qui nous avait préparé une liste de 3 apparts à visiter le lendemain de notre arrivée. Coup de bol : le premier appart était top ! Par contre il n’était pas dispo avant une dizaine de jours… Enfin ça on le savait pas sur le coup, on avait compris qu’il fallait juste que l’agence reçoive nos sous (le premier et le dernier loyer, la caution et les frais d’agences). Hors notre premier virement n’est jamais arrivé depuis la France (oui, notre argent a fait une A-R France- Etats-Unis) ce qui a pas mal compliqué les choses. En attendant de comprendre où était passé notre argent et de finalement lancer de nouveaux virement, on s’est retrouvé à dormir dans 4 endroits différents en moins de 10 jours : 2 AirBnB et 2 amis qui nous ont dépanné. Chaque fois on déplaçait nos 4 valises, le chat, la litière du chat… un bonheur !
Et quand finalement on a eu l’appart, on a encore du attendre qu’un autre virement arrive de France pour pourvoir commencer à le meubler ! Un collègue de Michel nous avait gentiment prêter un matelas pneumatique – mais pas de bol, c’était un matelas une place. Mais c’est dans des moments comme ça qu’on apprécie la différence de notions de taille aux Etats-Unis par rapport à la France : on rentrait tout pile à 2 sur le matelas, avec en plus le chat à nos pieds ! Après ces deux premières semaines chaotiques, tout est rentré dans l’ordre ! On est allé à IKEA, et on a eu une connexion internet à la maison !
3 choses à faire avant de partir, et un conseil pour les futurs arrivants aux USA ?
- Si t’es une fille avec une coupe au carré, il vaut mieux aller chez le coiffeur avant de partir ! Les filles ici ont pour beaucoup la même coupe : cheveux long coupés tout droit… ça peut être donc difficile de trouver un bon coiffeur pour faire un petit carré plongeant pour un prix raisonnable !
- Clairement il faut un bon budget au moment du départ! Entre les billets d’avion, les frais de locations, les frais d’achats de meubles… tout part très vite ! Il y a pleins de dépenses insoupçonnées en plus de celles-ci, et les délais de transfert d’argent peuvent des fois drôlement compliquer les choses !
- Avant notre départ, j’avais pris un rendez-vous en ligne pour ouvrir un compte à une banque le premier matin sur place. Ça a vraiment facilité les choses pour la recherche d’appart car la domiciliation bancaire fait partir des cases à remplir à l’agence ! On avait donné l’adresse du travail de Michel pour ouvrir nos comptes en banque et dès qu’on a eu notre appart on a mis ça à jour.
Tu viens de recevoir ton autorisation de travail,
quelles sont les prochaines étapes d’installation pour toi ?
Tout comme toi, je suis arrivée sous un visa J2, « dépendante de mon J1 » comme ils disent ici. Il y avait de fortes chances que je commence à travailler au printemps alors dès que j’ai eu une adresse, j’ai fait ma demande d’autorisation de travail. Je l’ai eue ! et je suis ensuite aller demander mon social security number, le numéro qui donne droit à une reconnaissance dans le système américain ! et qui est notamment indispensable pour pouvoir travailler. On est aujourd’hui dimanche, et demain, lundi, je commence mon post-doc !
Je poste les réponses de Bénédicte quelques jours après le début du nouveau job de Bénédicte, merci à elle d’avoir pris le temps de répondre à ces questions. Plus on discute avec des nouveaux arrivants, plus on se rend compte que les situations d’arrivée sont similaires – mariage, virée chez Ikea pour tout meubler, l’ouverture du compte en banque, etc. – ce qui est rassurant : on est tous dans la même galère !
13 réflexions au sujet de “Bénédicte, Michel et leur chat s’installent à Boston // Récit d’une immigration aux USA”
Olala… de lire toutes ces galères, de lire tous ces récits, et ton blog d’ailleurs, ça ne fait que renforcer mon envie de travailler et m’installer aux USA.
J’ai envie aussi de vivre ce genre de galères, j’ai envie de tout découvrir des USA (bon, ok , je m’emballe un peu car il y a du boulot :p).
Je pars cet été pour un road trip de 25 jours en Californie. Je sais déjà que je vais revenir avec des étoiles pleins les yeux…
Tu as réellement de la chance d’y vivre. Et en passant, j’adore ton blog. Je viens tout juste de le découvrir en cherchant des idées de visites à San Diego. Il est agréable !
Bonne continuation dans ta vie américaine , et au plaisir !
Noémie
Merci pour ton message !
Bonne chance dans tes projets et bon voyage,
Mathilde
Récit intéressant! Agréable blog que je lis avec assiduité même si je ne commente pas…Nous (arrivés avec une Green card gagnée à la loterie), avons opté pour un meublé, comme ça pas de stress des meubles. Acheter des meubles est une véritable corvée, surtout si la situation est temporaire. Via Urban Living/NY Habitat à NY, on trouve des meublés à NY. On paye juste les fees le 1er mois puis après on voit directement avec le proprio. Pour l’argent carte Visa Premier BNP avec grosses possiblités de retrait, et pas de frais de retrait à l’étranger. Comme ça paiement cash…
Ca nous a bien aidé.
L’erreur que nous avons faite est de ne pas transférer notre épargne en dollars quand c’était encore à 1,35. Maintenant, on regrette un peu, même si le revenu en dollars couvre la majorité de nos dépenses, nous n’avons pas d’épargne en dollars.
Les 1ers mois d’une expatriation ont plus été une galère émotionnelle de mon côté avec la gestion des différences culturelles au niveau du travail dans une entreprise US.
As an American with a french boyfriend, I have seen him go through much of this. He moved to Pittsburgh five years ago, and to Boston this past year (where I will be joining him shortly). When I helped him move up to Boston, he was surprised by how much having an American who would know the (chain) stores and services helped and made this move significantly cheaper than the last.
For example, attempt to register for Amazon Prime before you come to the US. While it is $99/yr, the guaranteed 2-day delivery with no spending minimums is perfect for when you move in and are trying to only buy what you need. His bed frame and mattress were purchased the before we left and got there after just one night on the floor. He had to change banks both when coming to the US and moving between cities, during which time he used Paypal to store his money while still being able to access it for purchases, although he always kept a chuck of it in dollars. And while moving him in to Boston, we got a Zipcar and I took him to stores like Bed, Bath & Beyond and Target to quickly get anything he needed. The amazon prime membership came in handy again in the days after I left and he realized all the things he had forgotten to buy.
This article brought back loads of memories, thank you for that. I also enjoyed the bit about the cat. As a dog owner I had always wondered how international air travel works for pets. Do cats travel in carry ons or in the area below? And what sort of forms do you need to enter either country with a cat?
Nous avons aussi vécu le transport du chat FR-US deux fois avec évasion réussie de celui-ci à l’aéroport la première fois … grosse frayeur mais interception rapide 😉
Contente d’apprendre que nous ne sommes pas les seuls à avoir emmené notre compagnon à 4 pattes aux US !! Merci pour ce témoignage, nous nous y retrouvons parfaitement!
Merci pour ce Blog et le récit de Bénédicte et Michel.
Nous partons également à Boston pour un post-doc (lui a déjà trouvé !!!) et moi je suis avec nos 2 petits lapins (enfin j’essaye, nous ne sommes pas mariés). Après la nouvelle inattendue que nous allions déménagé à Boston, ton blog m’a donné envie d’y aller, m’a permis de voir que oui c’est compliqué mais pas impossible. Merci!
Encore une belle aventure en perspective !
Haute question philosophique : Est-ce que les post-docs débarquent toujours avec un chat ? 😉 (Remarque je ne sais pas si vous avez un minou Mathilde (?))
Je me rappelle des débuts à Québec dans le même genre : 2 semaines chez une collègue post-doc à l’arrivée, 1 mois de location dans un appart, 1 mois chez des copains absents qui nous avaient laissé leur appart et enfin, un jour, notre appart ! Pfiouu…
Effectivement, les premiers mois d’adaptation sont toujours rudes (surtout l’hiver), alors bon courage a eux 🙂
Hello Bertille !
Non, je n’ai pas de chat ! Vous êtes parti avec le vôtre depuis la France ?
J’ai une copine qui a emmené ses deux chats depuis le Japon / France / New York et maintenant Boston. Ils sont restés sains d’esprit. Idée de blog : la vie de chat expat.
A++
Coucou Mathilde,
Non, non, notre chat est un pur produit québécois 😉
Nous l’avons donc emmené avec nous depuis Québec jusqu’ en Floride … en voiture + remorque sur 3 jours, un grand souvenir !
Bonne idée de blog, ou sinon de billet 😉
Bonjour Mathilde ,
Tout d’abord , votre blog m’aide énormément et votre expérience bostonien est recommandée à etre partager par d’autres (Moi et ma petite famille ,lol).
L’année 2015 restera dans mes annales puisque j’ai eu deux superbes nouvelles : J’ai vait devenir papa de 02 bébés et je suis sélectionné pour la Green Card :)….La ville qui me tente le + pour le grand départ est Boston ,a Lowell précisément au comté du Middlesex …. Ce que je souhaiterai connaître c’est le budget mensuel pour une famille de 04 per (Parents et 02 BB) = Charges (Location , Tel , Elec…etc) + Transport + Cours d’anglais pour 03 Mois + Loisirs + Assurance santé + Hypermarché …. J’aimerai beaucoup que vous me dites autour de combien ça tournerait mensuellement :)…..Merci beaucoup 🙂
Bonjour Sofiane,
Boston est une ville très chère, le coût de la vie est très important, surtout avec 2 enfants. Je ne vais pas te faire un budget détaillé, mais pour te donner une idée, les loyers pour un deux-pièces tournent autour de 1800$/mois en banlieue de Boston. Tout ce qui tourne autour de la garderie d’enfants est cher aussi.
Good luck dans ton projet d’installation, c’est une super ville à vivre,
Mathilde
Je m’y retrouve aussi dans cet interview. 🙂 On est arrive le 24 octobre dernier avec 2 valises chacun et notre toutou. Pour le post-doc de ma femme a Harvard. J’ai recu mon autorisation de travail il y a pret de 3 semaines et ca fait pret de 3 semaines que je travaille. Un petit tour a Ikea aussi, 15 jours a s’assoir par terre avant d’avoir nos chaises, tables etc. Ikea a des temps de livraison tres long (15 jours dans notre cas) et tres cher. 100 dollars chaque livraison. Heureusement pour le lit, on est alle chez Jordan’s Furniture, on a commande, le lendemain matin a 8h il etait livre! Chapeau. Par contre nous on a pas visite d’appart, on a reserve un appart en etant en contact avec plusieurs agents, sur photos et plan.
Mon premier conseil ca serait la plannification. Bien se renseigner sur tout les papiers qu’il faut et essayer de faire tout ce qu’on peut a distance avant d’arriver, et mon second conseil, le budget: Boston est reellement hors de prix pour tout sauf les vetements et l’essence. Ca part a une vitesse folle avec tous les meubles a acheter et tous les faux frais qu’on imagine pas avant de partir. Bon on est en plein centre ville a cote du financial distric et du Harbor Boston Hotel, super localisation mais ultra cher. Sans compter la sante, on a du faire un petit tour aux urgences, on s’en rappellera! Les assurances sont pourries ici, et je pese mes mots. Rien a voir avec la France. Oubliez tout le confort social a la francaise. Ici, pas de conge maternite, ou alors c’est pris sur vos vacances, ou alors c’est juste pas paye. les assurances coutent une fortune et ne remboursent que tres tres mal et ils ont toujours des petites tax sorties de nulle part pour faire monter les factures. Aucune facture n’est transparente. On se plein des fiches de salaire en france trop compliquees, ici elles sont tres simple, mais leur factures de sante, telephone mobile, internet et autre sont particulierement opaques. On pense payer 30 dollars par exemple, on se retrouve a payer 45 parce qu’il y a 15 lignes rajoutee de fees et taxes en tout genre. C’est la douche froide au debut. Apres on s’y habitue. Et sinon jusqu’ici la vie y est plutot fun une fois qu’on oublie ces desagrement financiers. Meme si on a eu le 2eme hiver le plus difficile de l’histoire de Boston. Incroyable. C’est une sacree aventure en tout cas, c’est super interessant. A la fois ma femme et moi trouvons le boulot plus agreable ici. Bon courage a tout ceux qui prevoient de faire le grand saut! Malgre tout ce que j’ai dit, ca vaut le coup.
Oh la la! Nous aussi, nous avons vécu l’A-R du virement international alorsbque tu attends ton argent avec impatience! Horrible! Et la oeur qu’ils perdent ton chat à l’aéroport… n’en parlons pas! On a beau se dire que ce ne sera pas simple avant de partir, le vivre l’est encore moins! Heureusement, on arrive à en rigoler plus tard! Cela fait partie du package expatriation/immigration! Bon courage!