Je m’appelle Mathilde, je vis à Boston depuis 2012. Vous trouverez sur ce blog des conseils de voyage à Boston et en Nouvelle Angleterre, ainsi que mon ebook pour voyager dans la région avec des tout-petits. Si vous vivez à Boston ou si vous venez en voyage, procurez-vous ce guide digital : je vous garantis que vous y trouverez les meilleures idées pour profiter de la ville avec un petit enfant.
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Cet article paru début juillet sur McSweeney’s raconte la version idéalisée d’un week-end de camping avec deux petits enfants. Il a fait le tour de mes réseaux sociaux de Moms aux Etats-Unis. J’ai souri en lisant ce côté décalé du weekend de camping tel qu’on le rêve et… la réalité.
Quand j’ai dit autour de moi qu’on allait faire un weekend de camping avec notre fille de 2 ans, il y a eu deux types de réactions :
- « cool, trop bien » (ça venait de parents qui l’ont déjà fait 50 fois avec leurs enfants depuis qu’ils ont 2 mois 1/2, des parents aventuriers avec des mini-campeurs aguerris ; ça venait aussi de personnes qui n’ont a priori aucune idée de comment ça peut (mal) se passer avec un petit enfant) ;
- « ahhh » (un gasp d’horreur de la part de ceux qui savaient que ça pouvait complètement déconner ; ou bien les personnes pour qui le camping, c’est un big no no, enfant ou pas enfant)
Depuis qu’on vit aux Etats-Unis, le camping est devenu un excellent moyen de passer un week-end ou un bout de road trip dans des endroits reculés au beau milieu de la nature. Outre le coût relativement minime d’une nuit de camping (si on exclut le fait que ça peut vite revenir cher en matériel), le camping, c’est la vie minimaliste au grand air, une soirée face à un feu de bois, se réveiller tôt avec le bout du nez frais tout en se disant qu’on a devant nous une journée d’aventures. J’ai découvert la joie du camping en road trip aux Etats-Unis, et après quelques années sans camper, ça commençait à me manquer.
Le camping, c’est la liberté et la simplicité.
Liberté et simplicité : probablement deux mots à l’antithèse de la vie avec un petit enfant.
Et pourtant, j’avais envie qu’on s’y essaie, why not ?
Le week-end de Memorial Day, le dernier weekend du mois de mai, est un week-end de trois jours et comme les vacances sont rares par ici, on en profite pour partir. Quoi de mieux que de camper pour ce premier weekend (non officiel) de l’été en Nouvelle Angleterre ?
J’avais repéré un camping family friendly au Cape Cod dans le Nickerson State Park. C’est un camping en pleine forêt, avec un grand étang et une petite plage, à deux pas de la longue piste cyclable du Cape Cod. Il est relativement sauvage et nature tout en ayant une grande aire de jeux pour enfants et des sanitaires. Et c’est seulement deux heures de route de Boston. Parfait.
J’étais au taquet le jour de l’ouverture des réservations – pile quatre mois avant le célèbre weekend. Quand je me suis connectée, pas mal d’emplacements était déjà partis… j’ai choisi un spot un peu au hasard.
Les préparatifs
Entre la réservation et le week-end, il restait donc quatre mois pour préparer ce week-end. Ce qu’il fallait faire, c’était :
- retrouver du matériel de camping adapté (tout notre matériel est léger et compact, et pour 2 adultes seulement)
- demander des conseils dans un groupe de voyage local, car je me demandais bien comment on faisait pour camper avec un petit enfant, ça peut sembler évident, mais pour moi, ça ne l’était pas vraiment : « sur quoi elle dort ? comment faire pour qu’elle n’ait pas froid ? est-ce que vous avez des conseils (aussi vague que puisse être cette demande) ? »
Première chose, on a upgradé notre tente. Après moults recherches techniques menées d’une main experte par Manu, on a choisi une tente chez REI (le Decathlon américain, mais hélas beaucoup plus cher). La Wonderland 6 places, avec un auvent qui s’ajoute au reste de la tente. Un véritable palace en plastique.
Pourquoi prendre si grand ? Je ne sais pas. J’ai dû paniquer. Je me suis dit qu’on passait d’une tente super compacte à un grand truc qu’on pourrait utiliser pour des années à venir. Et qu’on pourrait mettre son lit de voyage de bébé dedans sans risque qu’elle s’étouffe car la tente est minuscule. Et puis s’il pleuvait, on pouvait s’abriter sous cette tente (même si je pense que s’il avait plu, on serait probablement parti).
Quand on l’a reçue, on a monté la tente dans le salon, ma fille est rentrée dedans, on a expliqué ce que c’était. On a même pris un livre à la bibliothèque qui parlait du camping, histoire de faire rentrer dans son vocabulaire de nouveaux mots : tente, feu, camping, dormir dehors...
Une fois qu’on a eu la tente, il fallait réfléchir à l’option dodo pour ma fille : j’allais prendre son lit de voyage dans la tente (on a le Guava Lotus), mais je me demandais comment faire pour qu’elle n’ait pas froid pendant la nuit. On m’a recommandé de surtout veiller à l’isolation entre son matelas et le sol. J’ai pris une grande couverture qu’on a installée par terre, entre le revêtement en plastique et son lit de voyage.
On m’a aussi prêté un sac de couchage spécial toddler, une sorte de turbulette sac de couchage super chaude (spoiler : elle a refusé de le mettre… heureusement, j’avais pris quelques layers à empiler à la nuit tombée).
Le jour du départ est arrivé, on a chargé la voiture qui était pleine à craquer. On oublie le côté prétendument minimaliste du camping, je n’ai jamais vu notre voiture aussi remplie : le matériel de camping, une glacière, de quoi se baigner, des courses… Juste pour deux jours, on était sur-chargé.
On est parti ; des amis venaient avec nous
Et ça a clairement été un atout de ne pas être seuls.
Alors, comment ça c’est passé ?
Ca c’est plutôt bien passé, sauf quand ça a commencé à dérailler.
Une fois arrivé sur place, on a monté la tente, on a bien expliqué à notre fille que c’était notre maison pour le week-end. Notre emplacement était super sympa, isolé au milieu des arbres*, avec du sable par terre.
(*on a découvert après que c’était infesté de tiques).
Ma fille s’est tout de suite assise dans le sable et a commencé à bricoler ses trucs : en mode enfant des bois à tendance souillon en deux secondes et demi, c’était trop facile de l’occuper pendant 20 minutes pour monter la tente.
On s’est promené dans le camp, on est allé à la petite boutique acheter du bois et du Nutella (oublié sur la liste de courses, et un indispensable pour Manu en voyage). C’était très chill. J’ai posté une mini vidéo récap de ce début de week-end sur Instagram @mathildepit
Les amis ont cuisiné le repas du soir (vraiment pratique et super sympa de leur part) à leur propre camp.
Les choses ont commencé à tourner vinaigre quand on a fait le feu. J’ai eu l’illusion de croire qu’il suffisait de lui dire de ne pas s’approcher, mais c’était trop tentant pour elle de venir le plus près possible des flammes.
Malgré tout, je me pose, on profite de l’air du dehors en buvant une bière, on raconte des histoires, franchement, je retrouve cette petite ambiance sympa du camping qui m’avait manquée… tout en étant aux aguets pour empêcher notre toddler de tomber dans le feu.
On a repoussé le coucher jusqu’à ce qu’il fasse à peu près noir, après 20h45-21h mais je pense qu’il était déjà trop tard : l’enfant était déjà surexcitée de tous ces changements. Trop de nouveautés et de choses à explorer pour son petit cerveau en ébullition.
Quand elle a compris qu’on n’allait pas rentrer à la maison, car la maison, c’est la tente, c’est devenu panique à bord.
Accessoirement, le matelas qu’on nous a prêté était crevé : Manu collait une rustine, tandis que je racontais une histoire à la lampe torche en sentant bien que l’ambiance était en train de tourner. Nos amis étaient tranquilles autour du feu, dans leur camp, et nous, et bien, on était dans la tente en train de se demander comment la suite de la soirée allait se passer…
Quand on a éteint, comme dans tout bon film d’horreur, c’est là que tout est parti en cacahuète (on dit encore cette expression ?)
La folie du coucher était intense, et difficilement contenue par les « murs » de la tente. Désolée les voisins ! J’étais désespérée, Manu aussi. Que fait-on ? Au bout d’un moment, j’ai suggéré de rentrer à Boston “On laisse la tente, on viendra la reprendre demain”. Option que je considérais très sérieusement, comme les fois en road trip où je m’imaginais laisser la voiture parce que la route était vraiment trop dangereuse.
Et finalement, c’est presque ce qui a marché : on a mis notre toddler déchaînée dans la voiture, et en quelques minutes, elle s’est endormie. (formule magique qui ne fonctionne pas systématiquement, j’en conviens) On a roulé dans le calme retrouvé, moment béni pour nos oreilles et nos nerfs. On est retourné à la tente, et on a tenté le transfert vers le lit… 3, 2, 1, ça a fonctionné. Ouf.
Nuit impeccable jusqu’au lendemain matin 7h30, ce qui était plutôt pas mal étant donné qu’il faisait déjà jour depuis plus de deux heures. Enfant pas du tout traumatisée, prête à aller jouer, parents un peu choqués de la soirée qui ne s’est pas passée au coin du feu comme je l’avais espérée (j’avais oublié le principe n°1 de parenting d’enfant petit : avoir des attentes très basses sur la réussite d’une sortie).
Le lendemain matin
L’important quand on tombe de cheval, c’est de remonter, et on avait une deuxième soirée et une deuxième nuit devant nous. Mais j’ai dit non. Nope. No way. On a démonté la tente, on a rangé le camp après le petit déj ; on a tout de même profité de la journée au Cape Cod, puis on a fait un dernier dîner au camp le soir avec les amis. On est parti un peu après 20h direction Boston.
Et la suite ?
Maintenant qu’on a la tente, il va bien falloir l’utiliser (même si on a encore quelques mois pour la rendre à REI). Après ce week-end de Memorial Day, on avait un autre week-end de camping prévu qui est finalement tombé à l’eau, alors pourquoi pas remettre ça cet automne ?! Ce qui a foiré cette première fois me semble après tout assez normal. Ma fille est encore petite, tout était nouveau. Les toddlers sont adaptables, mais ils adorent aussi leur routine. Est-ce que la deuxième nuit ce serait mieux passée ? Je ne le saurais jamais.
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→ Télécharger mon guide digital du Cape Cod
→ Télécharger mon guide digital Boston pour les tout-petits
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✎ Et vous, avez-vous déjà campé avec des enfants en bas âge ? Venez le raconter en commentaire ! Je n’attends surtout pas de conseils, je préfère lire vos propres expériences !
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4 réflexions au sujet de “J’ai osé le camping avec ma fille de 2 ans”
Ici au Québec, on est chanceux d’avoir ce qu’on appelle des « prêt-à-camper » dans les parcs nationaux : c’est la version glamping car tu as juste à poser tes affaires dans la cabane comme on les appelle avec mon coco de 2 ans 1/2 ! Et il y a des lits (basic, mais c’est toujours mieux que le matelas gonflable je trouve ^^ – dit celle qui a fait en masse du camping dans une micro-tente pour 2 !). Il y a même un petit chauffage au besoin, bref, on a laissé tombé le vrai camping pour le moment (certes pas le même budget ni possible partout, mais bon…) et ça nous va bien 🙂
Pas de chance pour le matelas qui s’est dégonflé et qui se faisait regonflé au moment de la routine du dodo pour vous…je suis sûre que le soir suivant, ça aurait bien mieux été!! Il reste la fête du travail pour s’essayer de nouveau 😉
Bonjour !
J’ai bien ri en lisant l’article, mais ça me donne quand même bien envie de tenter l’expérience (au carré : j’ai des jumelles de 2 ans)
Hello,
Oui j’ai une petite anecdote avec mes deux fils encore petits, moi et mon mari avions acheté pour partir 15 jours en vacances d’été dans un camping dans le sud de la France une grande tente familiale de chez Décathlon, nous l’avions pourtant monté préalablement chez nous mais après plus de 1000 bornes de voiture avec mes enfants en prime ont étaient très fatigués à l’arrivé, la chaleur, les enfants à surveillés, ont a eu un mal de chien à monter cette fameuse tente idéal famille lol !!! mon mari a même faillit coupé avec un couteau un bout très important de la tente, une folie et quand on y repense aujourd’hui ont en rit encore !!! le camping tente avec deux petits franchement c’est du sport !! Puis un soir nous avons eu un orage d’enfer, j’ai été me coucher entre mes deux enfants pour éviter qu’ils n’est peur lolll l’année d’après ont a loué un mobil home toujours dans un camping à Annecy un peu moins loin et franchement s’était plus Cool
La tente c’est bien mais compliqué avec des petits ! et pourtant quand j’étais gamine avec mes parents ont partaient tous les ans en tente et j’avais pas l’impression que mes parents galéraient autant que nous, je pense qu’ils se prenaient moins la tête tout simplement !
Bonjour,
Quand on aime le camping il est difficile de ne plus en faire, sentiment de bien être sans confort, compliqué pour mes amis de comprendre ce principe d’ailleurs.
On a recommencé quand notre enfant avait 2 ans, 2 semaines en corse, ce fut fantastique mais épuisant! et depuis nous n’avons pas arrêté (notre fils a 10 ans) et nous avons eu un deuxième enfant depuis. Je pense que l’année la plus difficile a été celle des 2 ans!
Nous rentrons de 2 semaines de camping avec enfants de 10 et 6 ans et j’avoue que j’ai pris bcp de plaisir et même eu le privilège de lire 2 livres.
Bien entendu voiture pleine à craquer avec chaque année un nouvel élément « luxe » ajouté.
Merci pour votre partage d’expérience.