Et si on faisait du camping sur une île du port de Boston ?

J’avais envie depuis un moment d’aller camper sur une des îles du port de Boston car (1) j’aime bien camper (2) j’avais envie de me sentir en weekend en pleine semaine. Comme dirait ma copine Trish paraphrasant le chanteur Drake : « c’est tous les jours le weekend ».

Mais l’envie restait à l’état de vague idée.

En voyant une photo sur l’Instagram de Boston Day Book sur lequel la nana passait la soirée à camper sur Lovells Island, je me suis dit qu’il fallait que j’y aille moi aussi. L’heure avait sonné : le pouvoir d’Instagram m’avait subjugué et rappelé à l’ordre.

Je me retrouve sur le site Reserve America, via le site des îles du port de Boston – je me suis souvenue à présent à quel point c’était le bazar pour réserver et pourquoi je ne l’avait pas fait plus tôt jusqu’à présent. La légende urbaine dit que pour camper sur ces îles pendant l’été, il faut s’y prendre en janvier – le genre de projet qui me décourage, par sorte de fatalisme enfantin du jour qui n’arrivera jamais.

Je trouve une place de camping sur Lovells en pleine semaine, je me rends compte que c’est une place pour un groupe de 15 personnes, je doute d’avoir autant d’amis ; je vois une place pour 4 personnes sur Peddocks, j’achète. 16$. A peine après avoir réservé, Manu me dit qu’il ne faut surtout pas aller là-bas. Apparemment, c’est nul. Trop près de la terre.

Trop tard, c’est déjà réservé. On verra bien.

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Qui est capable de venir avec moi en pleine semaine pour camper ? Je contacte les amis dont l’absence au boulot est susceptible de passer inaperçu. Manu (ok), Ben (ça marche) et Trish (yeah). Quelques heures plus tard, on est 4 pour ce camping trip. Une semaine après, on est dans le ferry, direction Peddocks.

Il y avait juste nous sur le ferry en cette fin de mardi après-midi, et un groupe de jeunes en camp d’été, reconnaissables par leur tee shirt, couleur flashy, qui allaient sans doute passer leur temps à nettoyer la plage, ou faire des trucs de jeunes adolescents bénévoles.

La trajet a duré environ 1 heure, avec un changement sur Spectacle Island. On débarque sur Peddocks. C’est l’une des plus grandes îles du port de Boston (mais pas très grande non plus), pas loin de la ville de Hull, sur la côte. C’est sur ces îles, près de Boston, que les Indiens Massachusetts pêchaient, l’été, avant l’arrivée des Anglais. Et vous avez peut-être vu le film Shutter Island, adapté du roman de l’écrivain bostonien Dennis Lehane ? eh bien des scènes du film ont été filmé sur l’île, quand elle était encore interdite au public – il y a un vieux fort abandonné dessus. Autant vous dire que les lieux sont spooky, hantés en français.

Dans mon téléphone et sur Instagram @mathildepit

Trish et moi, ready to roll

Arrivée à Peddocks Island, bien chargés, même pour une nuit

Les grands bâtiments abandonnés

Tente prête !

Quand on débarque, il y a d’un côté une belle église blanche toute simple au milieu d’une pelouse bien verte, et de l’autre côté, de grands bâtiments en briques, complètement barricadés. Le camping est en haut d’une colline.

Après avoir planté la tente dans un emplacement boisé et en pente (= pas l’idéal), on part se promener. On croise encore plus de baraquements abandonnés, des panneaux qui indiquent que des  prisonniers de guerre italiens ont résidé ici pendant la seconde guerre mondiale.

On arrive au bout d’un chemin qui tombe à pic vers la plage, on se risque à descendre la falaise en tongs (yolo). Des détritus du port de Boston se mêlent aux gros galets. On croise des gens qui bullent dans leur jardin, face à la mer. Il y a quelques maisons isolées sur l’île. L’ensemble est à la fois beau et moche. Et le tout sous le bruit des avions qui décollent et atterrissent à l’aéroport de Boston voisin.

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Le soir, on fait des trucs de camping : griller des hot dogs et des légumes. C’est interdit d’allumer un feu près de notre camp de base, alors on s’installe sur une table de pique-nique près de l’eau, puis on fait un grand feu sur la plage, où on grille des s’mores (un chamallow + un carré de chocolat entre deux biscuits). On fait des jeux, et on va se coucher contents. Il fait chaud sous la tente. Malgré les quelques gouttes de pluie, je préfère ne pas mettre le double-toit.

On repart le lendemain tôt, par le seul ferry de la matinée, direct pour Boston.

Et la journée de travail reprend son cours comme si de rien n’était.

Boston au loin // Quelques maisons cachées dans la végétation

Trop chaud pour ajouter le double-toit de la tente

On a juste un ticket aller ! Pas besoin de montrer de ticket pour le retour

Infos pratiques pour faire du camping
sur les îles du port de Boston :

✏ Le site pour réserver son emplacement de camping, Reserve America, à la page des Boston Harbor Islands. L’emplacement coûte 8$ + 8$ de frais de réservation. C’est ouvert seulement en été, il y a aussi des yourtes à louer. Le camping est rustique : toilettes normales jusqu’au coucher du soleil au Welcome Center, sinon c’est toilettes sèches, et pas de douches. Faire du feu n’est autorisé que sur la plage, pas sur le camping même. A lire sur le blog : conseils pour faire du camping aux Etats-Unis.

✏ Le site des îles du port de Boston, pour les informations générales. Le trajet de ferry coûte 17$ pour le ticket adulte aller-retour.

✏ Un article du blog sur une croisière dans les îles du port de Boston pour voir à quoi ça ressemble par une belle journée d’été de se promener sur George, ou Spectacle Island.

✏ Réserver sa croisière dans le port de Boston si vous ne souhaitez pas camper mais profiter d’une croisière avec une belle vue sur la ville

Changement de couleurs // La vue depuis notre table de pique-nique ce soir-là, et toute l’activité du port ; au loin, le phare.

Autres trucs à faire à Boston avant que l’été ne soit déjà terminé : un barbecue à Formaggio Kitchen, aller à la plage dans le Maine, aller faire un tour au Cape Cod en vélo, aller tester des bars en terrasse (quels sont vos favoris ?), nager dans une piscine extérieure…

Bon dimanche et bon début de semaine à Boston et ailleurs !