Je n’attends pas l’été pour lire, mais le miracle des jours à rallonge – enfin moins ici qu’en Europe, il fait déjà nuit un tout petit peu avant 20h maintenant – le soleil, etc. me fait lire plus en été que le reste de l’année. Je viens de finir un livre que j’ai beaucoup aimé (j’en parle dans 2 minutes, ci-dessous), et je suis en panne sèche de lecture pour le moment. J’ai pris un livre à la bibliothèque, j’attends de voir si ça prend.
En attendant, voici le point à la moitié de l’été (à peu près) sur les lectures depuis le 1er juillet :
The Confessions of Frannie Langton,
Sara Collins
Parfois mon book club local me rappelle les années collège et lycée, forcée à lire des livres moyen, genre Le Rouge et le Noir. Et pourtant, je sais que quand je rencontre mes copines de book club, en discuter va me faire voir le livre sous un nouveau jour : celui-ci ne fait pas exception. Je l’ai en grande partie lu dans le Vermont (je name droppe des destinations de week-end comme ça), sur la terrasse de la maison de location, en photo ci-contre – où je me suis également faite piquer par une abeille (bordel ça m’a fait mal).
Anyhow, ce livre, de quoi parle-t-il ?
Ca commence comme un livre noir mélangé à un roman historique : Londres, début du 19è siècle, une jeune femme est en prison, accusée du meurtre de sa maîtresse au côté de laquelle elle s’est réveillée, recouverte de sang, sans se souvenir de ce qui c’était passé. Elle est accusée du meurtre, et ce livre est le récit de sa confession. Une confession à rallonge car elle commence par le début : son enfance. On sait qu’on est parti pour un looong moment à l’écouter.
On suit donc la vie de Frannie, d’abord esclave en Jamaïque, sa vie dans une plantation, comment elle a participé à des expérimentations scientifiques lugubres (je craignais le pire, mais l’autrice nous épargne les détails), puis son arrivée à Londres, la rencontre avec sa maîtresse – qui devient aussi son amante (I know, les deux termes prêtent à confusion).
Je me suis laissée porter par cette histoire très dense qui part un peu dans tous les sens : ça parle aussi bien de servitude que de crime, de vie dans les plantations en Jamaïque, de famille, de trahison… Frannie se demande aussi si elle a vraiment pu commettre ce crime (et nous aussi).
- Est-ce que j’ai aimé ? Sans plus. Seule la conversation du book club m’a fait l’aimer un peu plus.
- Est-ce que c’est une lecture de vacances ? Pas vraiment, c’est tout de même assez dark.
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The translator,
Leila Aboulela
J’étais dans une phase légèrement moody quand j’ai commencé ce livre qui débute par de la pluie et du brouillard en Ecosse : je me suis dit « parfait ».
J’ai dévoré ensuite ce livre triste en quelques jours à peine, mais tellement bien écrit, ça m’a rappelé par sa douceur et l’exploration des sentiments le livre Call me by your name de André Aciman (j’en parlais dans cet article de 2017).
Sammar vit en Ecosse, elle est traductrice – d’où le titre du roman. Son mari est mort il y a quelques années, et elle ne s’en est toujours pas remise, elle a même envoyé son fils vivre au Soudan d’où elle est originaire, incapable de s’en occuper. Elle vit dans un monde tout gris, se contente de travailler non stop. Elle sympathise avec Rae, un professeur d’université spécialiste du monde arabe, et petit à petit, s’interroge sur l’ambiguité de ses sentiments pour lui.
- Est-ce que j’ai aimé ? Oui ! cf. ci-dessus
- Est-ce que c’est une lecture de vacances ? Pas vraiment, mais pourquoi pas : c’est triste, mélancolique, mais beau !
→ Acheter The translator
Sorti en 2008, pas de traduction française à ce jour
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The Seven Husbands of Evelyn Hugo,
Taylor Jenkins Reid
On m’a offert ce livre à une soirée Gumroad – la plateforme qui vend mes ebooks – et j’avoue avoir été assez surprise de recevoir un livre en cadeau. C’est pas comme offrir des sous-vêtements, mais presque : est-ce que ça va vraiment m’aller, me correspondre ? Ils ont choisi un best-seller, donc à moins de faire la fine bouche, ça avait toutes les chances de me plaire.
Monique est journaliste, jeune, peu connue ; du jour au lendemain, elle est contactée par Evelyn Hugo, 79 ans, star hollywoodienne. C’est une surprise pour tout le monde, et surtout Monique, d’avoir été choisie par cette icône vivante pour écrire son histoire – car Evelyn veut que Monique écrive sa biographie, et elle promet de tout lui révéler, et de répondre à toutes ses questions, notamment la plus brûlante de toutes : que s’est-il passé pour qu’elle se marie 7 fois dans sa vie (c’est le titre du roman, les 7 maris d’Evelyn Hugo) ? Qui était vraiment l’amour de sa vie ?
Et voilà Evelyn qui commence à raconter toute sa vie à Monique, les récits autobiographiques alternant avec les histoires sentimentales et professionnelles actuelles de la jeune journaliste. On se demande au fil des pages, mais pourquoi Evelyn se confie en particulier à cette jeune femme ? Mystère, mystère…
- Est-ce que j’ai aimé ? Oui !c’est amusant, palpitant, divertissant, mais je vais probablement l’oublier aussi rapidement que je l’ai lu.
- Est-ce que c’est une lecture de vacances ? Se qualifie comme livre de plage haut la main
→ Acheter The seven Husbands of Evelyn Hugo
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Rules for visiting,
Jessica Francis Kane
J’ai lu ce roman car il était recommandé par une journaliste que j’aime bien, dans un podcast que j’aime bien (Call your girlfriend). Je l’ai vite lu, souligné par endroits, car je trouvais ça bien vu et bien dit. Petit détail agréable, la couverture est superbement réussie.
Alors, de quoi ça parle ?
Rules for visiting commence par un défi que se lance May : constatant le manque de liens sociaux dans sa vie, elle voudrait renouer avec certaines de ses amies. Elle décide de prendre des vacances pour rendre visite à 4 d’entre elles en particulier.
Le récit de ses retrouvailles et de ses vacances alterne avec des considérations sur l’amitié et les liens qui unissent les gens (ou pas), ainsi que son travail : May Attaway est jardinière-paysagiste dans une université, et elle adore parler d’arbres et de plantes, du temps qui passe, du soin qu’il faut apporter aux choses.
- Est-ce que j’ai aimé ? Oui ! même si c’est un peu triste et parfois vite fait boring. La personnage principale a aussi un côté un peu trop « je suis bizarre » qui a tendance à m’agacer, le même côté de « je repère tous les petits détails du quotidien » qui est tantôt intéressant, tantôt agaçant.
- Est-ce que c’est une lecture de vacances ? oui, à 75%
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Very Nice,
Marcy Dermansky
Personne n’est very nice dans ce livre ! Pourtant c’est le titre : « super sympa » en français.
Ce livre, dernier de ma liste, est aussi celui que je viens de terminer. Je l’ai tellement aimé, que c’est lui qui m’a motivé à faire un article sur le blog pour partager mes dernières lectures d’été.
Le récit est structuré selon un enchaînement de courts chapitres, chacun reprenant la voix d’un des personnages de l’histoire.
Il y a d’abord Rachel, une jeune étudiante, qui couche avec son prof d’écriture. Il y a ensuite Becca, la mère de Rachel, qui accueille sa fille chez elle, dans sa grande maison du Connecticut, pour l’été. Rachel lui a rapporté le chien de son prof qu’elle garde pour l’été. Il y a donc le prof, Zahid, un prof super beau, écrivain, mais qui n’écrit plus, et qui devait passer l’été dans son pays d’origine, le Pakistan, mais finit par rentrer plus tôt que prévu. Son appartement à New York est occupé par Khloé, à qui il l’a sous-loué, et Zahid se retrouve donc sans domicile fixe pour l’été. Il va chercher son chien chez son étudiante, et rencontre Becca – la mère de Rachel si vous suivez toujours. Rachel lui suggère de rester.
On suit donc l’été de ses personnages et quelques satellites tout autour – l’ex-mari de Rachel, la soeur jumelle de Khloe, la nouvelle copine du père, le chien, aussi.
Mon résumé est sans doute confus, mais l’histoire est limpide : c’est un triangle amoureux.
- Est-ce que j’ai aimé ? Lu super vite, dévoré, c’est drôle, impertinent, inutile. Typiquement le genre de récit qu’on peut qualifier de jubilatoire.
- Est-ce que c’est une lecture de vacances ? dah! à 100% LE livre de plage parfait
On verra ce que l’été me réserve, j’ai encore quelques semaines devant moi pour lire d’autres choses. J’en ai un peu marre des romans, alors j’ai relu King Kong Theorie de Virginie Despentes, et ça fait du bien de temps en temps de lire en français tout en se prenant une claque féministe.
7 réflexions au sujet de “Quelques lectures d’été – édition 2019”
Good moooorning Boston !
L’été c’est aussi des chansons…alors pour te remercier de l’excellent « September fields » qui a bercé notre été 2019, je te conseille « Colors » des Black Pumas. Extrait de leur album éponyme, à écouter fort, ça passe crème.
( et z’avez d’la chance : leur concert chez vous n’est pas encore complet !)
Bonne journée,
Nico.
Salut Mathilde,
Je découvre ton blog et j’adore tes recommendations ! J’ai sauvegardé toute ta liste de livres sur mon compte à la bibliothèque de Toronto, où j’habite.
En ce moment je lis The Casual Vacancy de J.K.Rowling, ce n’est pas vraiment l’actualité littéraire, mais c’est très satisfaisant pour les vacances. Moi qui n’ai jamais lu Harry Potter (et qui n’en a pas trop envie), je trouve quand même que cette dame écrit vraiment bien. Les personnages sont criants de vérité et bien croustillants.
Salut Mathilde,
Merci pour cet article, j’ai lu beaucoup de polars (en français cet été) et sinon si je peux recommander, la biographie de Diane Guerrero (Maritza dans Orange is the new black) ce livre relate les faits de la série c’est à dire le fait qu’elle soit restée aux us, l’immigration etc. Le titre est In The Country We Love : My Family Divided. Ca peut, peut-être t’intéresser 🙂
Bonne journée,
Jessica
Hello Mathilde !
Je sais pas vraiment si ma reco tombe dans la catégorie « lecture de plage », mais si » impossible de poser » te tente, tu peux lire Les 7 morts d’Evelyn Hardcastle de Stuart Turton, que j’ai dé-vo-ré. Il était fou. Total respect pour l’auteur !
Sinon, si tu n’as jamais rien lu de Larry McMurtry, je te conseille Lonesome Dove, évidemment.
Passe un très bon mois d’Août ! 🙂
Hello Tiffany, merci pour les recommandations ! je ne cherchais pas forcément des livres de plage alors ça tombe très bien. Thanks!
(depuis la rédaction de l’article, j’ai déjà 1 roman, et 2 essais qui m’attendent – vive l’été)
Salut Mathilde,
merci pour cet article, comme toujours inspirant (ou pas d’ailleurs, j’aime bien les critiques honnêtes). J’ai lu ce matin même un panégyrique de Seven husbands of Evelyn Hugo… que penser ?! Je suis perturbée 😉
Very nice, dans sa structure et ce que tu en dis, me fait penser à la construction de The Slap, tu l’as lu ? Dans le genre prenant et bien écrit, c’est vraiment bien (je l’ai lu il y a plusieurs années mais vraiment un très bon souvenir).
Bonne suite d’été !
Hello Camille,
Le livre est vraiment fun et se lit super bien, mais bon, c’est léger…
Je n’ai pas lu The Slap non ! what’s that?