Les films romantiques et les séries américaines nous en apprennent pas mal sur les coutumes de rendez-vous galant à l’américaine, le fameux date (prononcé déïte). Pour la Saint-Valentin qui approche à grand pas, j’ai demandé à des copines américaines autour de moi – célibataires, en relations longues ou en période de « dating » – ce qu’elles pensaient des « relations sentimentales ».
J’ai des amies célibataires des deux côtés de l’océan, et je me suis dit demandé : mais est-ce que mes copines françaises et américaines sont dans la même « barque » de l’amour ? A première vue, ça peut ressembler, sortir avec des gens, ça marche ou pas, on attend un texto, on se met à vivre avec la personne, il y a certaines règles à respecter, etc. Alors, pareil ou pas pareil ?
1ère étape : la rencontre et la drague
A date : C’est le rendez-vous galant, le rencard, la sortie avec quelqu’un. On ne m’a pas donné de précision quand à ce qu’il faut absolument faire lors d’un premier date, puis un second, et un troisième, l’idée est d’apprendre à se connaître, faire du small talk. Il est possible de dater plusieurs personnes à la fois, même si les avis divergent sur la question… pour certains, tant qu’on est célibataire, ou pas officiellement avec quelqu’un, autant rentabiliser son temps et dater plusieurs personnes à la fois ; pour d’autres, l’idée même de dater plusieurs personnes semble carrément horrible, en plus d’être complexe à gérer. Donc dater n’est pas synonyme de début d’histoire sentimentale, ça vient avec le temps… Je ne trouve pas ça si opposé de ce qui se passe en France où peu de gens se disent vraiment « on est ensemble » après un rendez-vous, non ?
Rendez-vous : Oui, oui, c’est bien le mot français dont il s’agit, prononcé avec un délicieux accent, on l’entend parfois, mais il faut bien avouer que ça fait un peu snob et coincé, voire un peu moqueur.
Matchmaker : L’entremetteur, l’ami qui invite ses amis célibataires à un dîner ou une fête avec plein de monde. Ce genre de date n’est souvent pas très romantique, c’est juste histoire de briser la glace.
Les sites de rencontres les plus utilisés : Match.com, Tinder, OKCupid, eHarmony, chemistry.com. et comme on est au pays du communautarisme, il y a aussi des sites de rencontres spécialisés pour les différentes religions, comme ChristianMingle.com pour les chrétiens, et dans un autre genre – ça m’avait vraiment surprise la première fois qu’on m’en a parlé, un site pour les personnes ayant des MST, positivesingles.com.
Il y a aussi Grouper, qui est un moyen de dater en groupe : trois mecs, trois nanas (souvent deux groupes d’amis), chacun paie 22$ et Grouper s’occupe de réserver le bar, avec un verre par personne. En groupe, ça peut être plus simple de discuter.
Comment créer un bon profil sur un site de dating ? Dites que vous faites du surf ou du yoga.
A lire ici sur Wired.
2ème étape : dans le vif du sujet
Dans le langage des adolescents uniquement, on utilise trois expressions pour signifier le degré… d’engagement dans une relation, le vocabulaire sort tout droit du terrain de baseball :
First base : la première base, qui correspond au petit bisou.
Second base : la deuxième base, avec un peu plus d’empressement physique à découvrir la personne.
Third base : l’étape finale, coucher avec quelqu’un. Une de mes copines considère cette étape comme un certain type de préliminaire poussé, et pour elle c’est 4th base qui est coucher avec quelqu’un… mais c’est apparemment juste elle qui dit ça.
To make out : embrasser, façon French kiss (eh oui, cette expression est vraiment utilisée). Un équivalent du French kiss que je trouve très imagée, c’est tonsil hockey, le hockey des amygdales.
To hook up : coucher avec quelqu’un sans trop connaître la personne, une sorte de rencontre sans lendemain, ou alors si c’est régulier, c’est sans engagement.
Si on est ami avec quelqu’un, juste pour obtenir des faveurs très personnelles, cet ami devient un friend with benefits, ou un buddy sex friend. Le cinéma et les séries américaines regorgent de scénarios où les meilleurs amis finissent ensemble, mais n’osaient pas pendant des mois, mais quand même ils s’aimaient et ne voulaient pas voir l’autre avec quelqu’un d’autre, etc.
Le suspense est à son comble… Vont-ils finir ensemble ?
The Talk : la conversation majeure d’une histoire sentimentale, celle qui fait passer de simple « hook up » à petit ami, est parfois aussi appelée la « Define the Relationship » (définir la relation). C’est le moment où l’exclusivité devient obligatoire, on reconnaît qu’on est un couple, c’est fini les multi-dates. Ce moment embarrassant arrive un peu n’importe quand – souvent après quelques mois de dating, tout dépend des histoires et des motivations de chacun. Ce sont parfois les amis qui encouragent à préciser qui est qui pour qui : « Are you two a couple? » ou « Is this your boyfriend? » Le choix n’est alors plus possible : il faut dire ce qu’il en est ! Mais quand ce ne sont pas les amis, c’est Facebook qui s’en mêle et qui demande le statut de la personne : célibataire, en couple, c’est compliqué…
I like you / I love you : I like you, c’est le genre de choses à ne pas dire si on aime la personne (je t’aime bien), pour qui un I love you est la seule chose qui le fera fondre (ou pas). Etonnamment, on peut aussi se dire I love you entre filles, entre copines, sans portée sentimentale.
Les noms mignons pour appeler son chéri : Honey, Babe, Baby, Sweetie, Sweetie Pie, Sweet heart, Babycakes, Sugar Butt…
Une carte de Saint Valentin, pour qui ? Les enfants donnent des cartes de Saint Valentin à tous leurs camarades de classe, avec un petit bonbon en bonus. Quand on devient adulte, hé bien, là encore, ça dépend des personnes. Et pour ceux qui s’entendent super bien avec leurs parents, on peut s’envoyer des cartes parents/enfants de Saint Valentin, même adultes.
Des chouettes cartes postales de Saint Valentin aux messages « awkward » (maladroits)
3è étape : ça marche. Ou pas.
Breaking up. Pour rompre avec quelqu’un, autrement dit, to break up, on peut dire des choses comme « We need to talk » (il faut qu’on parle), ou « Let’s just be friends » (restons amis). Durs à vivre partout dans le monde, et étonnant d’ailleurs de voir que ce sont les mêmes messages partout.
Put a ring on it. Le mariage me semble un sujet de préoccupation bien plus grande chez mes copines américaines que chez mes copines françaises, qui s’en fichent toutes pour la plupart, ou ne se sentent pas obligés de le faire quand elles le font. J’ai l’impression qu’ici, le mariage, c’est la consécration de la relation réussie, la preuve ultime qu’on a réussi à avoir la bague au doigt, comme le dit Beyonce dans la chanson « Put a ring on it » – et la bague doit être bien grosse et voyante, preuve là encore de l’amour solide entre les deux personnes (quand je pense que je ne porte ni bague, ni alliance…) Les mariages sont souvent grandioses, assez traditionnels, avec beaucoup d’étapes préalables – les fiançailles, la bachelorette party, le dîner de répétition, les cadeaux. C’est du lourd.
Si le sujet du dating vous passionne :
- Garance Doré avait fait deux vidéos à ce sujet l’an dernier avec ses amis branchés de New York qui datent à tout va. A voir ici pour les garçons, et là pour la version fille.
- Foncez voir le site 40 days of Dating, deux copains qui décident de « dater » ensemble pendant 40 jours, et en ont fait un objet internet non identifiable super cool.
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18 réflexions au sujet de “Les 20 expressions pour comprendre le « date » à l’américaine”
Article que je qualifierais de « réconfortant » pour ma part avec ce que je vis en ce moment.
Je suis étudiante aux US depuis 4 ans et après toute cette expérience de « date » je me sens un peu perdue vu comment l’histoire s’est terminée.
Lire ton article m’a en quelque sorte mis les idees en place et je peux enfin accepter la tournure des événements en me disant que je vis tout simplement dans un autre. La culture française fais de nous des être plus sensible. Comme quoi les américains ne vont pas forcement droit au but!
Merci Mathilde pour ces quelques lignes.
Wow c’est impressive !!!!
Tout le vocabulaire que j’ai appris en regardant Friends 🙂
J’ai passé plus d’un an aux US, et je ne savais pas qu’il y avait plusieurs « bases ». j’ajouterais à ta liste « To take her out » : logiquement c’est le mec qui invite la fille pour lui demander si elle veut etre sa petite amie exclusive/officielle. ca peut prendre quelques semaines comme plusieurs mois apparamment avant d’avoir la demande ^^ mais c’est aussi un terme employé pour des sorties en tête â tête au cours de la relation.
Karine
Hahahaha énorme cet article, ça m’a bien fait rire 🙂 C’est une bonne idée ! Je partage sur Twitter !
Wow, très intéressant!! Mais en fait, pour les bases, tu as oublié la dernière… »Home, » ça c’est pour dire « coucher avec quelqu’un. » 3e c’est plutôt pour dire tout qui se passe « below the belt, » ça veut dire sous les pantalons, sauf sans aller « all the way. »
En fait, les avis divergent sur cette explication, tout le monde ne parle pas de 4th base ou home run, d’où mon explication 😉
Oui, mais comme ça on perd un peu l’analogie complète avec le base-ball!! 🙂
Je suis américain et je te JURE que personne (ou presque, apparemment) ne dit « 4th base » ; je ne sais pas qui te l’as dit mais ça n’existe pas, ni en baseball ni en dating. C’est plutôt « home plate » en baseball et quand on couche avec qq’un on dit qu’on a eu un « home run ».
Third base, par contre, c’est un peu mal defini — des gens disent que c’est le sexe orale, des autres qui disent que c’est du fingering ou des branlettes, etc.
Aussi, « buddy sex friend » … c’est plutôt juste « sex buddy » or (less common) « sex friend ».
Voilà à l’époque j’avais expliqué les « bases » (et aussi les vitesses françaises, et les grados chiliens) ici : http://tipsypilgrim.com/blog/sexual-conquest-is-codified-into-what-stages-in-france-chile.html
Très bon article et blog ! J’avais cherché des commentaires des français sur le dating américain et ceci et parmi les meilleurs…
Très juste.
De mon côté, j’ai aussi remarqué à quel point l’officialisation d’une relation passe par cette question un peu enfantine: veux tu être my gilfriend / boyfriend? Les dates sont souvent formels et effectivement peu « engageants » contrairement en France de mon point de vue. Je dirais qu’en France tu acceptes de prendre un verre s’il y a un minimum d’attirance et de jeu pour mieux connaître quelqu’un. Les Américains sont plus pragmatiques: c’est un peu comme une check list, t’es intelligente plutôt mignonne, allez tu veux un date? Et toi t’es là, c’est qui déjà ce mec??
Quelques particularités du Sud:
– Les garçons sont en général ultra polis, ce qui peut paraître parfois vieux jeu pour une Française, voire gênant: le garçon te laissera toujours passer en premier et tiendra la porte, et surtout poussera ta chaise quand tu t’assois ou te lèves, bon passe encore, ça donne un certain romantisme comme dans les films ! Par contre, j’ai rencontré un garçon, juste un ami, et lorsqu’on est a une table (même s’il ne s’agit pas d’un repas) il se lève quand tu te lèves… Même pendant un pique-nique ! Ca devient frustrant – en tout cas pour moi… Ca fait un peu étendard « Salut je vais aux toilettes, faut bien que tout le monde soit au courant »… lol
C’est une tradition, vous savez comme dans les livres de Jane Austen….
– Beaucoup, BEAUCOUP, de jeunes gens se marient à la vingtaine, souvent ils se sont rencontrés au « College » (premières années de l’université) et ne sont jamais sortis avec d’autres filles / garçons.. Ça donne un coup de vieux quand on est pas marié et qu’on a 25 ans ! Surtout quand tu rencontres des nanas plus jeunes que toi qui ont déjà des enfants.
Voila pour mon expérience !
J’ai trouvé ça dingue aussi cette passion pour le mariage. Quand j’étais en stage avec des américaines, avant d’aller à Boston, la moitié était déjà mariée avant 25 ans, et l’autre moitié se présentait comme des vieilles filles qui doivent VITE trouver quelqu’un.
Quand je suis arrivée à Boston, une de mes coloc sortait avec son copain depuis plus d’un mois, mais quand elle en parlait, c’était son « friend » et pas son « boyfriend » parce qu’ils en étaient pas encore à ce stade et qu’ils en avaient pas trop parlé. J’ai trouvé ça fou et extrêmement compliqué. Je trouve qu’ils se posent beaucoup plus de questions que nous en France.
Du coup pour mes potes américaines, les Français sont souvent vus comme très libres d’esprit, genre sucer n’est pas tromper et même si c’est tromper c’est pas grave. Ca passe d’un extrême à l’autre.
Oh que oui!! Ici le mariage c’est THE BIG THING. J’en ai meme fais une serie d’ailleurs sur mon blog. La bagouze doit etre OMG so pretty et compagnie sinon ca la fout mal pour ton mec (il est un peu petit son diamant non?). La pression sociale et familiale devient limite insupportable quand ca fait plus de deux ans que tu « dates » ton mec! Je sais de quoi je parle…
Hé hé, je me souviens très bien de ta longue série d’articles sur le mariage. Et en effet : à quand le tien ?! J’ajoute ma pierre à l’édifice des relous qui foutent la pression. Tiens, je teste la baby shower dans trois semaine… L’étape logique juste après en somme.
Ca me rappelle un article que j’avais fait sur ce sujet… Il y avait également une « fourth base » ou « home run » dans mon entourage.
Tout un process en effet, c’est pas si simple de « dater » outre Atlantique 😉
Complètement d’accord sur le fait qu’ici, se marier, c’est un peu la consécration de sa vie ! En effet, plus la cérémonie est grandiose, plus il y a de monde et plus on épate les invités, et le mieux c’est. J’ai meme l’impression qu’il y a parfois une sorte de compétition qui s’installe quand plusieurs couples qui font partie du meme cercle de connaissances se marient a peu près en meme temps. Sans compter la bague de fiançailles qui doit etre énoooorme pour épater les copines…
Sinon, certains de mes amis sont « en couple » sans vraiment l’être : ils se considèrent seulement comme « good friends » – et s’introduisent mutuellement comme ca. Cela peut durer des mois jusqu’à ce qu’enfin l’un des deux prennent le devant et demande un statut clair !
Bref, de mon point de vue, « sortir ensemble » a la française me parait bien plus simple et moins prise de tete !!
Ah oui, good friends… c’est pas très romantique tout ça !
Et le grand classique des break up: it is not you it´s me