Monday Morning #70 * Hello 2018!

Les bonnes résolutions.

Je n’ai pas encore fait la liste de mes résolutions/intentions/challenges/buts/envies, vous les appelez comme vous voulez : j’aime bien le faire ! Choisir des directions générales pour l’année, où est-ce qu’on a envie d’aller, au sens figuré, je trouve ça intéressant de faire un point sur soi-même. J’écris tout ça dans mon agenda, et ça m’arrive de retomber dessus au fil des mois. Un autre truc que je fais au fil de l’année, c’est de noter à la fin de chaque mois ce qui a bien marché pendant le mois, les mini-succès, les choses qui ont été terminées au niveau professionnel et personnel. Ca aide à ne pas voir les semaines se succéder dans un simple défilement, ça permet de voir qu’on avance – même un tout petit peu. Je vais sans doute améliorer mon système, en suivant les conseils de Sabrina Hersi Issa, une nana hyper intéressante qui travaille sur les technologies+médias+droits de l’homme, elle était interviewée dans le dernier Call your girlfriend et donnait ses conseils pour ne pas se contenter de prendre des résolutions une fois par an et les oublier dans un coin, mais plutôt d’avoir un système de « check-up » en gros, une fois par mois : prendre du temps pour savoir quels sont les priorités, les buts, et comment faire pour mettre en place tout ca. Ecoutez son topo, c’est super intéressant !

Lectures.

• J’ai dévoré le roman de Min Jin Lee, Pachinko : le récit d’une famille de Coréens exilés au Japon depuis les années 30 jusqu’à nos jours. Il n’est pas encore traduit en français mais jetez vous dessus quand il arrive en librairie : c’est une saga magnifique sur un pan de l’histoire que j’ignorais totalement, l’occupation de la Corée par le Japon et la place des Coréens mal acceptés et vivant en marge de la société nippone. On suit une famille sur plusieurs générations à travers les guerres et les aléas de la vie.
• Dans un tout autre genre, j’ai lu aussi Evicted, de Matthew Desmond, qui traînait dans ma bibliothèque depuis des mois (en français, et avec le sous-titre, ça donne : Expulsés, pauvreté et profit dans la ville américaine) Obama a dit que c’était un de ses livres préférés de 2017, je me suis dit qu’il fallait que je lui donne une seconde change. Evicted est un document de non-fiction sur la pauvreté aux Etats-Unis vu par l’angle des expulsions des locataires dans la ville de Milwaukee : on suit 8 groupes de personnes, seule, en couple ou en famille, Noirs ou Blancs, tous dans des situations d’extrême précarité. Comment s’en sortir sans foyer ? C’est poignant, engagé, important à lire ! Je le conseille vivement également.
• Et enfin, pour ceux qui m’ont demandé lors du dernier article sur Nanowrimo, je n’ai pas encore relu mon roman écrit en novembre dernier mais j’ai assisté samedi à une table ronde avec des écrivains à la Boston Public Library, le thème était « Que faire de son premier brouillon ? » Bref, je m’y mets très bientôt !

Films

• J’ai vu le film I, Tonya au cinéma : un récit sur la vie de la patineuse Tonya Harding, dont le nom me disait vaguement quelque chose sans y avoir jamais vraiment prêté attention… C’est filmé comme un faux documentaire à base d’interviews des protagonistes de « l’incident » – l’incident en question étant la fois où Nancy Kerrigan, la grande rivale de Tanya Harding s’est fait casser le genou peu de temps avant les Jeux Olympiques de 1994 par quelqu’un payé par l’ex-mari de Tonya Harding. Enorme scandale au début des années 90, avant d’être éclipsé par l’autre grand scandale des 90s: OJ Simpson – on a un petit aperçu du début de l’affaire Simspon via des images d’une télé d’un des protagonistes.
  Le film revient sur qui était la patineuse, son entourage, sa passion du patin. Dès ses 3 ans elle adore le patin, sa mère la pousse à en faire. Elle ne trouve pas sa place dans ce milieu réservé à des filles très filles, mignonnes, riches, gracieuses,  alors qu’elle était jugée trop pauvre et trop masculine. Le film n’en parle pas, mais ça m’a rappelé l’histoire de Surya Bonaly qu’on trouvait trop athlétique, en plus d’être noire, contrairement à tous les standards de la patineuse à l’époque. Malgré tout, Tonya est une patineuse prodige, la première Américaine à réussir un triple-axel en compétition, mais elle continue de déranger, on lui dit d’ailleurs « elle ne correspond pas au rêve qu’on se fait du sport ».  Sa vie à côté du patin est un vrai bordel, son mari la bat, sa mère est horrible. Le film malgré tout est drôle et coloré, le gimmick de parler au spectateur est sur-utilisé, mais ça fait partie du côté voyeuriste qui est dénoncé « vous êtes venus pour parler du scandale Tonya ». On en ressort en se disant – outre que la musique des années 80 et 90 était cool, plutôt plein d’empathie pour Tonya, jouée par l’actrice Margot Robbie. Bref, un film sur l’Amérique, les médias et le classisme.
• Enfin, côté séries, j’étais ravie de découvrir que Netflix avait en rayon Planet Earth II, fait par la BBC, sorti il y a un moment, mais j’étais passée à côté jusqu’à présent alors que j’avais adoré la saison 1 – il y a 10 ans – sur les océans. Le premier épisode sur les îles est complètement dingue, avec une scène d’iguanes chassés par des serpents. On savoure les 8 épisodes lentement. C’est vraiment du reportage de qualité fascinant.