Monday Morning * Un livre, un article, un film

monday morning

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J’écris un dernier Monday Morning du mois, histoire de conclure avril, mois de transition tout merdique, long, pluvieux (en relisant l’article à Manu, il me signale qu’avril est le mois de son anniversaire, donc big up à avril au moins pour ça). Mais je sais pas, avril c’est un peu comme novembre – je resterais cryptique sur le sujet, c’est juste un ressenti.  Discussion sans intérêt.

Prairie Fires, biographie Laura Ingalls Wilder Prairie Fires, biographie Laura Ingalls Wilder 1

Un livre

Alerte geek de l’histoire : je suis en pleine lecture de Prairie Fires de Caroline Fraser, sous-titré les rêves américains de Laura Ingalls Wilder. Yes, l’auteure de la Petite Maison dans la prairie fait l’objet de cette nouvelle biographie. Pour les fans d’histoire des Etats-Unis, c’est hyper intéressant.

L’introduction rappelle la période qu’on appelait « la Frontière » pendant le 19è siècle. Après l’achat par les Etats-Unis de l’immense territoire français au cœur du continent nord-américain, une série de traités malhonnêtes (parce que non respectés) permet au gouvernement de réduire les territoires des Natifs Américains au minimum. Avant la conquête de l’ouest, c’est d’abord la conquête du Midwest et on vend des terres à très bas prix à des agriculteurs désireux de travailler la terre. Les conflits violents avec les Natifs, la nature encore sauvage et les débuts des effets néfastes de la déforestation rendent les conditions de vie de ces pionniers très difficiles. C’est dans ce contexte que la famille de Laura Ingalls s’installe et évolue.

The prairies represented a tabula rasa – wilderness as purity, free from human stain and experience.

C’est surtout parce que l’histoire de Laura Ingalls Wilder est placée dans son contexte que le livre est riche. Il est question des premières heures du socialisme pour la survie des agriculteurs, de l’arrivée du chemin de fer dans des villes isolées, de la formation du rêve américain comme accès à la propriété. Ça parle aussi beaucoup de nature, de la beauté des prairies, des animaux sauvages. En gros, ça raconte un petit bout d’Amérique du 19è siècle.

La biographe revient aussi sur l’écriture des journaux de Laura qui se transformeront petit à petit en prétentions littéraires, encouragées par sa fille, Rose.

Attention, grosse déception : Laura n’a pas seulement vécu dans « une petite maison dans la prairie » mais dans de nombreuses maisons/cabanes et même sur la route dans un chariot.

Mon avis : Aussi intéressante soit l’histoire, j’ai trouvé malgré tout la lecture assez lente, voire laborieuse par moments. Je conseille le bouquin aux passionnés.

Prairie fires*, de Caroline Fraser

Histoire personnelle New Yorker Junot Diaz

Un article

J’ai été touchée en lisant l’article de Junot Diaz dans le New Yorker du 16 avril : The Silence : The legacy of childhood trauma. Déjà, parce que c’est superbement écrit, une écriture intime et directe, qui intègre par moments des mots d’espagnols (l’auteur est dominicain-americain), et surtout car le thème est saisissant par son honnêté. Junot Diaz, professeur célèbre au MIT, Prix Pulitzer et romancier exigeant raconte le viol qu’il a subi enfant, et qu’il avait jusqu’à présent caché. Il raconte le poids du secret et la possibilité de la vulnérabilité dans l’intimité en racontant son histoire, la force de la parole et du partage, même si ça a pris des années à l’auteur pour arriver à cette conclusion. Dans ses temps de masculinité toxique mise à jour, c’est un beau contre-point.

Ca m’a donné envie de lire ses romans, à commencer par l’un des plus connus, The Brief Wondrous Life of Oscar Wao (en français tout simplement La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao).

Edit du 4 mai : apparemment l’article de Junot Diaz était une opération de com’ (même si l’histoire qu’il raconte est vraie) pour gérer son image suite aux accusations de harcèlement à son égard. Je suis dégoutée. Article à lire ici.

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a quiet place movie

Un film

Ce mois-ci, je suis juste allée deux fois au ciné, et clairement, mon film préféré sur ce panel non-exhaustif a été A quiet place de John Krasinski, qui sortira en France sous le titre Sans un bruit. Il était présenté comme un film d’horreur, c’est plus un film à suspense qui fait bondir de son siège une fois de temps en temps – à déconseiller quand vous avez mal au dos, mais j’avais aussi envie d’y aller pour profiter des énormes fauteuils inclinables.

Dans un futur proche, la terre a été envahie par des Aliens susceptibles de bondir au moindre bruit, plus que susceptibles, ils tuent quiconque fait du bruit. Bref, la terre est ravagée car on est tous bruyant. On suit une petite famille qui tente de s’en sortir dans le silence, dans ce qui a l’air en apparence d’être une ferme idyllique dans les bois de l’Etat de New York. Comme c’est un film, il faut bien qu’à un moment tout parte en couilles, alors qu’on aimerait tellement juste les voir vivre leur vie dans cette ferme, sans aucun problème.

J’ai bien aimé… le silence ! La famille super attachante ; j’étais tendue dans mon fauteuil pendant 1h30. Et d’ailleurs, ça aussi c’était cool : un film de seulement 1h30.

J’ai aussi vu I feel pretty avec Amy Schumer, je vous le recommande moins, sauf si vous avez un long trajet d’avion et aimez les rom com, ou juste que vous voulez sortir avec votre copine Marie un mardi soir et papoter en sirotant un verre juste avant.

Bon début de semaine à tous !

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

5 réflexions au sujet de “Monday Morning * Un livre, un article, un film

  1. Hey Mathilde

    Jai très envie daller voir dans un bruit qui sort en juin en france, Mais en revanche j’ai lu que I réel pretty s’était fait démonter par les critiques US comme étant un film anti feministe, because une jeune à besoin d’un accident pour de trouver jolie et avoir confiance en Elle… les réponses d’Amy Schumer étaient au contraire bien plus intéressantes surnom le sujet… tu confirmes de ton point de vue ou c’est juste plus léger qu’il n’y paraît?

    En tout cas merci pour tes choix de livres toujours inspirants !

    Cheers

    • Salut Cathy,
      I feel pretty est un mauvais film, c’est lent, pas super drôle, de l’humour assez lourd. Le message, certes simpliste, de l’obsession du culte de l’apparence que subit l’héroïne du film même si en fait « elle est déjà bien comme ça » n’est pas à mon goût anti-féministe, c’est juste fait de façon maladroite. Ce n’est pas le typique « la moche qui devient belle » ou « la grosse qui va maigrir et donc s’aimer » qu’on pourrait croire en lisant les critiques. J’y suis allée en mode relax, j’ai passé une bonne soirée avec ma copine, et c’est tout ce que je demandais 😉

  2. Toujours intéressants, tes Monday morning, merci Mathilde. Le film me dit plutôt, je vais guetter sa sortie.

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