New Hampshire // Une journée dans les White Mountains

On est parti samedi dernier dans les White Mountains, dans le New Hampshire (alerte prononciation : pas de Niou Hampchaïre, ici on dit Nou Hampcheure). A deux heures de route à peine au nord de Boston, on se retrouve dans un parc naturel grandiose : des montagnes, des collines, des forêts. C’est beau ! Ca ressemble au Vermont voisin, qu’on a traversé il y a quelques semaines (ou aux Vosges si vous préférez). On est parti sans équipement particulier (on a tout de même des baskets), mais comme on est des flipettes du moustique et des fameuses black flies, on met des pantalons longs. Côté animaux sauvages, on a révisé les basiques de survie en cas de face à face avec un ours, mais finalement on n’en a pas croisé. Pas vu non plus de « moose » (des élans), à part ceux en peluche qui sont un peu partout dans les offices du tourisme, et celui écrasé au bord de la route.

La musique c’est Sonic Youth, New Hampshire

Avant toute chose, direction le Visitor Center, pour prendre un plan du parc. Les gens sont sympas et plaisantent comme de bons vieux amis de toujours. Dans le New Hampshire, pas besoin de mettre de casque quand on est motard : du coup sur la route, on croise plein de bikers trop cools, le bandana au vent. On se rend en premier à l’attraction la plus prometteuse : la gorge Flume. Le billet coûte 15$, c’est une visite libre le long d’un chemin de 2 miles, il faut compter 1h30 de marche. Un panneau à l’entrée prévient qu’il va falloir monter des escaliers, mais franchement, c’est de la rando de niveau facile. Chapeau bas aux Américains qui ont le sens de la mise en scène : le moindre caillou a son petit panneau explicatif, le chemin est bien balisé et la nature semble du coup très accessible. J’adore ! On arrive dans la gorge et là, on se promène littéralement au fond, sur un chemin de bois bien fichu à quelques mètres à peine au-dessus du torrent.

Flume Gorge

Au fur et à mesure qu’on avance, la gorge devient plus étroite, les murs de granit sont hauts et suintants. Il y a des grandes fougères un peu partout, et parfois même du lichen sur les parois qui ressemblent à des feuilles de vigne séchées. C’est bruyant (les cascades font un boucan d’enfer) et ça sent bon le frais. On se croirait dans un parc préhistorique, du moins tel qu’on se l’imagine en ayant vu Jurrasic Park.

Pour l’anecdote, c’est une mamie de 93 ans qui a découvert par hasard les gorges, en 1808, alors qu’elle partait à la pêche.

Flume Gorge Flume Gorge

On traverse quelques petits ponts de bois couvert, c’est tout de suite une autre ambiance, plus champêtre. Ils sont surnommés les « kissing bridges » : comme il y fait sombre, c’est parfait pour un petit moment privé en pleine nature. Mais à votre avis, à quoi servent-ils pour de vrai ? Laissez un commentaire si vous pensez avoir deviné.

The Flume Covered Bridge

Après cette randonnée bien balisée, on continue notre tour en voiture dans le parc. Arrêt au « Basin ». On part d’un côté, et on erre dans une zone marécageuse un peu bof par rapport à tout ce qu’on vient de voir. On hésite à perserver ou alors à rebrousser chemin pour trouver le fameux Basin. C’est ce qu’on fait (on avait raté le vrai chemin en dur, où pourtant il y a des dizaines de marcheurs), et nous voilà face à cette petite merveille de la nature : un lit de granit creusé par les eaux, avec plein de toboggans naturels, et une eau claire et agitée. C’est sympa.

The Basin

En suivant les conseils du guide du Visitor Center, on s’arrête ensuite au fond d’un grand parking désert. On doit emprunter un chemin abandonné – on lit ça sur un panneau – c’est vrai que c’est un peu broussailleux. Le vent souffle, le ciel est très sombre, mais l’ambiance est joyeuse et insouciante malgré tous les signes évidents pré-tempête. On s’avance dans le chemin, on s’amuse à se faire peur avec ces histoires d’ours dans la forêt (faut pas courir, pas bouger, faire du bruit). Je rigole mais bon, bien sûr, j’ai la frousse. Au bout de dix minutes, ce qui devait arriver arriva : de grosses gouttes de pluie s’abattent sur nous et l’orage éclate. On s’abrite sous un arbre, mais bon, c’est sans doute pas le truc le plus intelligent à faire en cas d’orage. On se met à courir comme des dératés. J’ai mes baskets remplies d’eau, et j’y vois plus rien. On s’arrête de temps en temps, complètement essoufflés. Finalement c’est assez drôle de courir sous la pluie, et de faire de grandes enjambées dans les flaques d’eau. On est complètement trempés (nos passeports dans le sac à dos aussi, ça c’est pas cool). On rentre dans l’auto et on la transforme en hamman histoire de se sécher. On regarde la pluie tomber lourdement.
Après quelques minutes, on se change tant bien que mal avec nos habits prévus initialement en cas d’attaques de moustiques, ça fait déguisement mal assorti. En quelques minutes, ça sent l’élan mouillé dans l’auto.

On continue la visite du parc dans la voiture surchauffée, en croise des minus villages complètement paumés et, pour finir, on s’arrête regarder le coucher de soleil sur les montagnes.

White Mountains

Sur la route du retour, Marine dort à poings fermés et moi je m’endors au bout de 5 minutes de discussions sur les cellules souches et bras artificiels (c’est ça le problème de voyager avec des chercheurs ;). On arrive à Boston, c’est beau la ville illuminée au loin. On ramène nos copains au YMCA. Bonne nouvelle : le lendemain, c’est seulement dimanche, le week-end n’est pas encore terminé !

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Mathilde

Mathilde

Rédactrice, grande organisatrice et réseau socialite du Blog de Mathilde. Je vis à Boston depuis 2012, j'ai fondé (puis vendu) une entreprise de visites guidées en français de la ville, Boston le nez en l'air. Je suis aussi autrice de nombreux guides de voyages, de livres de yoga et de jeux chez des éditeurs français. Suivez-moi sur Instagram !

16 réflexions au sujet de “New Hampshire // Une journée dans les White Mountains

  1. Bonjour,

    Super ce blog sur White Mountains. Crois-tu qu’il est utile de passer par le mont Washington si on reste une seule journée ?
    Pour Boston, à part la ligne rouge et les baleines, que faut-il voir (1,5 jour de prévu).
    Peux-tu nous dire aussi dans quel coin de Boston dormir (6 adultes de Toulouse et Bourges) (hotel, bnb, autre sauf camping).
    Voyage prévu début août 2019.
    Tous les conseils seraient les bienvenus.

  2. Hello !

    J’avais deja envie d’y aller mais alors la ! Je vais vraiment pas tarder ^^

    Je suis passée dans le New Hampshire le week end dernier. Et ce week end je vais a Boston (d’ailleurs merci beaucoup pour l’article sur les incontournables, il est super!). On va surement passer par le parc des White Mountains.

    Et puis, si je peux te donner une adresse… La Food Coop de Littleton est une vraie tuerie !! On trouve beaucoup de produits locaux dont du raw milk… Leur yahourt est aussi super bon, le meilleur que j’ai jamais mangé ^^

    Bonne continuation et merci encore 🙂

  3. Merci pour this little escapade !
    D’ailleurs – on aperçoit un petit peu la tempête !
    How are things going ???

    • Contente que ça te plaise !
      La tempête était plus au sud, j’ai juste vu des images à Washington. Ici quelques gros orages, rien de plus.

  4. Salut par ici, je découvre tout juste ton blog pleins de récits d’expériences, chouette 🙂
    Tu travail dans quelle branche pour avoir put migrer au States ? J’avais récemment pensé a m’installer là bas moi aussi, mais les modalités de résidence ont l’air asser complexes, de même que de trouver un emploi, non ?
    A bientot !

    • Hello ! Bienvenue ici !
      Pour partir, j’ai profité du boulot de mon copain, qui est chercheur (post-doc). Un mois avant le départ, on s’est marié pour pouvoir partir ensemble, j’ai démissionné de mon boulot – je travaillais dans l’édition – et en ce moment, je donne des cours de français !
      De façon générale, tu ne peux pas partir et t’installer aux US sans visa préalable. Qu’est-ce que tu fais toi ?

      • Salut 🙂

        Quelle bonheur ça doit être de tout larguer et de partir a deux ! Moi je fais de la medecine chinoise, j’ai étudié 5 ans pour ça mais c’est une discipline qui est reconnue dans peu de pays occidentaux, même si on va vers un mieux. Je ne crois pas que ça soit reconnu non plus au Etats Unis … Tu entends parler souvent toi là bas ?

        • Bonheur oui ! Mais bon, c’est un choix assez lourd tout de même qu’il faut assumer sur la durée (même si tout va bien).
          Je connais des praticiens de médecine chinoise en France mais ici, pas vu !

  5. Ca avait l’air rudement chouette ! Je pose une option sur le repas, moi 😉
    Et les kissing bridges, vu le temps, ca doit surtout etre utile pour s’abriter de la pluie, non ?

    • Le dîner était super, alors que d’extérieur, le resto semblait complètement banal : ils sont forts ces Ricains dès qu’il y a du boeuf et de la bière !

      Et pour les ponts, l’une des raisons les plus étonnantes est de ne pas effrayer les animaux quand ils traversent la rivière : c’est mignon non ?
      Et bon, accessoirement de s’abriter en cette hostile contrée…

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