Deux problématiques majeures se présentent à moi en ce moment : sociabiliser* et explorer la ville. Ces deux tâches en apparence simple prennent un tour complexe quand les paramètres suivants sont à prendre en compte : (1) aucun ami dans la ville (2) ville connue depuis à peine 3 semaines. Les méthodes que j’emploierai pour parvenir à mes fins sont empiriques et évolutives au fil des jours. Des résultats probants ne seront publiés que dans quelques mois. Je tiens néanmoins à souligner ma première victoire de canard, car j’ai réussi la semaine dernière à poser une pierre à l’édifice de ma double problématique : j’ai fait une expo avec des gens. [Je précise : des gens qui n’étaient pas simplement dans la même pièce que moi, mais qui étaient bel et bien avec moi]. Ce qui était anodin et familier à Paris devient exceptionnel et tout nouveau à Boston : j’ai fait une expo avec des gens. Voici un petit Vis ma vie à l’étranger.
On m’a donné beaucoup de conseils divers et variés avant que je parte aux Etats-Unis :
- gardez vos cartes bleues françaises le premier mois − merci Fanny et Thomas ;
- amusez-vous à fond − un peu tout le monde ;
- achète un Damart − merci Sophie.
S’il y en a un que j’ai appliqué immédiatement en arrivant, c’est celui de m’inscrire à une association d’accueil des français de l’étranger (merci Nadège), même si j’avais vu sur leur site que la première activité de l’année, c’était de partager une galette des Rois. Je reçois un email quelques jours plus tard, proposant une visite de deux expositions temporaires, Les nus de Degas et Modernist Photography, au Museum of Fine Arts (MFA). Un rapide coup d’œil sur mon agenda : oui, il est vide (of course), je suis dispo. J’envoie une réponse illico pour faire partie de la virée musée.
Breaking news : Boston, ce n’est pas l’Italie, pays où il suffit de flâner et d’entrer dans la moindre église pour admirer un retable de Giotto, de choisir au hasard une trattoria et découvrir qu’on y sert de divines melanzane alla parmigiana. Je me suis rabattue sur les guides touristiques pour savoir ce qu’on pouvait faire ici : ça me rassure (un peu comme les audio-guides) et me permet, en plus, de procrastiner dans mon canapé ou au Starbucks. Parmi toutes les listes de ce qu’il y a à visiter, je peux désormais cocher : Museum of fine arts. Done.
Vendredi matin Je pars au musée, après avoir bien étudié le chemin en transport en commun : ce sera bus 66 puis un peu de marche, histoire de découvrir le quartier du musée, Fenway. Erreur, car il a neigé la nuit d’avant, donc, il fait froid, et ça peut glisser par terre. En plus, je ne serai couverte par la sécu que début février, du coup je fais bien attention à ne pas marcher trop vite pour ne pas tomber, car dans la série des « tu préfères« , je n’aimerais pas choisir entre « tu préfères, à vie, être endettée, ou handicapée ». J’ai marché prudemment et je suis arrivée saine et sauve au musée. Je guette les personnes qui pourraient correspondre à la définition visuelle : « groupe de Françaises ».
Bon alors, comment c’était le musée ? Impressionnant architecturalement, malgré une façade austère et classique. Un hall au volume saisissant, clair, lumineux. Le musée est immense et ne voir que deux expos temporaires est assez frustrant (!! spoiler alert !! J’y suis retournée depuis et j’ai une carte annuelle de membre). Et puis, aller voir une expo sur Degas à Boston, c’est un comble, un peu comme manger de la choucroute en Bretagne. L’expo était assez classique, didactique ; j’étais ravie entre autres d’admirer le très grand et magnifique tableau que j’ai longtemps eu en carte postale accrochée dans ma chambre : Rolla de Gervex.
Et l’association ? Accueillante (pour une asssociation qui s’appelle Boston Accueil, c’est un pléonasme, mais ça mérite d’être soulignée). Personne n’est vraiment dans mon cas (à savoir moins de 30 ans, qui débarque sans enfant, et sans le statut d’expatriée avec tout le package doré que ça implique). On a beaucoup discuté, échangé sur les diverses expériences, fait des rapprochements, et si parfois on m’a dit des choses assez flippantes comme « il faut avoir des enfants » et « tu n’auras jamais de travail », je vais essayer de garder les messages positifs, les bons plans et les idées de week-end pas loin d’ici.
Pour synthétiser cette première approche, je concluerai donc par cette équation :
- Sociabilisation = l’association
- Exploration = l’exposition
- 1 + 2 = Bravo moi-même !
* Je ne suis pas bien sûre de moi quand à la justesse en français du terme SOCIABILISER
10 réflexions au sujet de “Comment rencontrer des gens en vivant à l’étranger ? // Premier essai”
Bonjour Mathilde,
Fraîchement arrivés à New Haven (CT), je rencontre aussi ces problématiques de socialisation. De notre côté, pas d’accueil sympathique des nouveaux, mais un groupe « l’alliance Française », un groupe d’Americain francophile -souvent profs de français- avec qui nous avons déjà partagé (beaucoup!) de vin et de fromage (ça s’appelle aussi fromage ici?!).
Pour le reste, je tente des conversation-exchange, je passe par l’office de Yale, mais il est plus dur que ce que j’imaginais de faire des rencontres!
Je continue à cherche, ça ne fait qu’une semaine que je suis ici.
Merci pour tous tes guides et fils!
Hello Céline ! Ouh il est vieux cet article (presque 5 ans) depuis de l’eau a coulé sous les ponts… L’association n’était pas spécialement sympathique, c’était ironique :X Mais je te rassure, il est tout à fait possible de se faire des amis américains 😉 ça prend du temps, et il faut revoir ses critères ! Tu le liras dans d’autres articles plus récents.
Je prends depuis le début 😉 je découvrirai au fur et à mesure!
Bonne lecture !
Ahhhh encore un commentaire en moins de dix minutes… Mon expérience avec Miami Accueil a été néanmoins beaucoup moins funkie, à peine accueillie par la dame de la permanence et après avoir entendu un paquet de clichés ultra flippants sur la vie d’expat caricaturée, j’ai pris mes jambes à mon coup et n’ai plus donné signes de vie depuis !!!!
@Lucie. Profites-en bien !
@mpp. Ma copine Sophie est assez pragmatique (et frileuse). On va sans doute aller à NYC en février, il y a un jour férié vers le 20, ça fera un week-end de 3 jours. (selon Manu, il y a un jour férié en l’honneur de la marmotte aussi : ça doit être son collègue canadien qui lui a dit ça ; à suivre)
J’y crois pas que t’aies jamais vu « Un jour sans fin »…
http://www.youtube.com/watch?v=ZO6lRYfrNvA
Le jour la marmotte est ultra important et accessoirement c’est le jour de mon anniversaire.
Exactement le film dont je te parlais Mathilde ! Merci Léo de me soutenir !
j’adore le conseil « Damart » !
bon sinon, vous avez prévu de passer à N-Y bientôt?
ps: un puzzle, une pièce mise : encore une victoire de canard !
c’est clair qu’en italie la densité culturelle (malheureusement souvent plus passée qu’actuelle) c’est vraiment formidable !