C’est l’un des avantages en ce moment, je peux aller au yoga n’importe quand. Manu faisait autant de sport qu’il voulait dans sa vie précédente à Paris, je compte bien en profiter moi aussi. J’ai mis quelques jours avant de trouver un centre qui a priori me plaisait, j’ai inspecté de long en large leur site Internet, lu les bios de tous les profs, intégré les horaires en échafaudant des combinaisons possibles. Je me suis demandée si les cours seraient du genre string fluo et accro-gym ou bâtons d’encens et ouvrez-vos-chakras. Sur ces expectatives yoguiquement incorrectes, je suis partie, tapis de yoga en bandoulière et jogging sur moi, à mon premier cours de yoga à Boston. Oui, le look sportif n’est pas méprisé à Boston.
Mercredi, 16 heures, cours de Vinyasa Core avec Georgia J’arrive dans la rue du yoga, Boylston Street, après une longue promenade apaisante. Mais ma sérénité est compromise quand je me rends compte que, 20 minutes avant d’arriver, je ne suis qu’au numéro 800 de la rue alors que la salle de yoga est située au numéro 364. Moi qui voulais arrivée bien en avance et zen, je vais arriver rougeasse et en panique… En arrivant, finalement avec dix minutes d’avance, la réceptionniste me demande mon first name (prénom), et comme souvent, je me trompe, je donne à la place mon last name (nom de famille). Je me rends compte de mon erreur mais ça n’a pas l’air de la perturber. Après tout, mon nom peut passer pour un prénom cool de yogini et puis en plus, on dirait même un nom de posture de yoga. Je prends une carte pour 14 jours illimités : c’est parti pour du yoga intensif !
Je vais m’installer dans la salle, surchauffée, et avec déjà pas mal de gens (on sera environ une bonne trentaine : j’aime bien l’idée d’un cours avec plein de monde, tant que la prof sait gérer chaque personne, pas de souci). Je prends une place au fond, entre deux personnes tout de même, pour éviter d’être face à un mur si on se tourne dans tous les sens, et du coup de ne plus savoir quoi faire. Les gens causent entre eux, certains s’étirent en mode super warrior : Handstand, pince… Restons cool, je ne suis pas une débutante et puis si c’est trop dur, tant pis, j’irais ailleurs.
On commence le cours, je suis vraiment contente d’être de retour sur mon tapis. Dès les premières postures, je me sens plutôt à l’aise : la prof est souriante, vient corriger doucement, donne des petits conseils sympas. Le hic, c’est que je l’entends/comprends pas complètement. Je copie tant bien que mal sur mes voisines, celles de devant surtout car celle à côté de moi semble mal à l’aise et j’ai comme l’impression qu’elle essaie de copier sur moi : on ne va pas aller bien loin. La prof met de la musique (étrange, mais pourquoi pas) et on commence sérieusement le Vinyasa (= enchaînement de postures). Il fait une chaleur torride dans mon jogging molletonné et mon empilement de tee-shirts, j’en retire un pour éviter de mourir sur mon tapis. Au moment où la prof annonce qu’on doit enchaîner trois fois la séquence seul, je me dis hé merde, de quelle séquence elle parle ? J’improvise un petit Vinyasa de mon cru.
A la fin du cours, je ressens le typique ravissement/force/apaisement/début de courbatures. Ce « ravissement de fin de cours de yoga » se manifeste par une sorte d’amour béat pour son prochain (sans prise de substance illicite), du coup, dans les vestiaires, j’avais envie de crier aux gens Hello ! Who wants to be my friend ? (en hommage à une ex-collègue qui a fait ce genre d’annonce en salle de pause, R-E-S-P-E-C-T). Je n’ai rien fait, mais il me reste encore 13 jours pour y arriver…
Jeudi, cours à 10 heures de Vinyasa Flow avec Kate Je retourne dès ce matin prendre un nouveau cours de yoga. C’est à peu près le même cours que la veille, il y a autant de monde, et toujours de la musique. Cette fois je préviens la prof que je suis française, elle va veiller sur moi si j’ai l’air confused. Mais bon la seule vraie chose qui me perturbe, c’est la chaleur assomante du cours : les gens aiment transpirer, c’est ça ? Sur le retour, je reçois un article d’une copine How yoga can wreck your body ? (version française sur Rue 89). C’est vrai qu’avant le cours, certaines personnes s’échauffent en faisant des postures qui ressemblent plus à de la gym, prennent de l’élan pour faire l’équilibre, s’étirent en faisant craquer tout leurs dos. Bon, chacun sa méthode… je vais rester en paix avec mes cervicales et lombaires.
Notes pour moi-même :
- Les rues de Boston sont longues, attention
- Intégrer enfin la différence entre Last et First Names
- Commencer une véritable modification corporelle thermique pour pouvoir m’habiller légèrement soit pour le yoga dans une salle surchauffée, soit dehors dans le grand froid
8 réflexions au sujet de “Mes premiers cours de yoga à Boston”
Bonjour Mathilde,
Félicitations pour vos blogs que je lis assidument depuis que j’ai déménagé à Boston ! J’ai très envie de me lancer dans le yoga, et votre blog m’a conforté dans cette idée. Je vis à Cambridge près de Harvard, est ce que vous auriez des endroits à me recommander pour en faire ? Merci !
Hello ! je ne connais pas les studios près de Harvard mais je te conseille juste d’aller dans celui le plus pratique pour toi en terme de ‘commute’, et de voir si l’ambiance et les profs te plaisent ! c’est à juger au feeling !
Penses-tu être la seule étrangère dans ton cours ? Car cela peut créer des points communs pour faire connaissance… Ne sois pas intimidée pour parler aux gens, ils sont tous comme toi : en sueur !
j’adore le yoga cat !
Vas y en string lycra tauras moins chaud!
Tu as des magasins à me recommander ? je vous écoute Maître.
Quelle salope cette copine qui t’envoie des articles horribles sur les méfaits du yoga ! C’est qui?
Une fille bien pourtant, mais plus confit de canard que Namasté.
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